Aujourd’hui je vais vous parler de quelques nœuds fondamentaux. Ils représentent un des premiers échelons de toute compétence de marin. Leur utilité à bord est de tous les instants. L’art de la maîtrise des nœuds s’appelle :

Le matelotage !

Cet art s’est quelque peu perdu car le matériel et les cordages ont bien changé et facilitent toujours plus la vie des marins.

Cela dit je vois encore dans différents ports des nœuds autour des taquets extraordinaires dans l’art de se compliquer la vie ou bien d’utiliser un couteau pour les défaire en cas d’urgence ! Le nœud doit être considéré comme un élément de sécurité. Il ne doit pas être négligé, l’expérience et la pratique le prouve bien souvent…

Aujourd’hui en France on délivre des permis sans demander au plaisancier de savoir faire un nœud. Ce n’est pas sérieux.

Voici une sélection de ce que j’appelle des « nœuds de marin d’eau douce« . Il semble que certains se donnent beaucoup de mal pour les réaliser.

Nœud de marin d'eau douce
Nœud de marin d'eau douce

Fonctions et types de nœuds marins :

Les nœuds marins ont une fonction pratique, bien sûr. Ils doivent pouvoir être largués facilement, aussi. Mais il ne faut pas oublier leur esthétique ! Car un nœud marin, c’est beau, et quand on aime naviguer, quand on aime la mer et les bateaux, et bien on aime faire des nœuds qui tiennent la route, c’est évident.

Bref, les nœuds marins sont de cinq types :

Lors de la confection d’un nœud marin, on distingue le « dormant » du « courant », qui sert à tisser le nœud. Les éléments constitutifs d’un nœud marin sont les tours morts, les ganses, et les œils (eh oui, dans ce cas on dit bien les œils, pas « les yeux »).

La raison pour laquelle nous identifions ces quatre nœuds comme indispensables c’est qu’ils ne peuvent pas se substituer les uns aux autres. À un moment donné si on ne sait pas les faire, on peut se retrouver en difficulté. Dans cette courte sélection, vous noterez qu’il n’y a pas de nœud d’ajut. En fait, pour en confectionner un il est tout à fait possible de faire deux nœuds de chaises l’un dans l’autre.

Cela dit, pour ceux qui veulent aller plus loin, apprendre un nœud d’ajut est une très bonne idée (mon préféré étant le nœud d’écoute double). Mais comme il s’agit ici d’un article sur les nœuds vraiment ESSENTIELS, je le laisse de côté.

De plus il ne faut pas oublier que pour tenir, les nœuds marins doivent être serrés (souqués), c’est le frottement qui retient le cordage. Un nœud ne doit pas glisser !

Nœuds marins indispensables

Nœud de chaise

On réalise une boucle de la taille souhaitée. Il est solide, fiable, et il se défait pourtant facilement, c’est tout son intérêt !
C’est sans conteste le nœud le plus indispensable de tous, tout le monde est d’accord la dessus, c’est vous dire s’il est important !

Nœud de chaise

Nœud de cabestan

Nœud d’accroche, il sert tout le temps à de multiples usages. Il peut se réaliser facilement à une main, et peut éventuellement être assuré par 1 ou 2 demi-clés supplémentaires. On l’appelle aussi « deux demi-clés à capeler » lorsqu’il est réalisé à l’avance ou à l’horizontale.

Nœud de cabestan

Nœud de taquet

Permet l’utilisation des taquets que l’on trouve un peu partout. La partie du cordage sur laquelle un bateau amarré va tirer (parfois très fort) est à la base du taquet sur laquelle il y a un tour mort. S’il est fait correctement il peut facilement se défaire, sinon…Galère !

Nœud de taquet

Nœud de huit

Il sert à arrêter un cordage, (une écoute ou une drisse) pour que celui-ci ne puisse s’échapper de son filoir. Une écoute de génois trop longue et sans nœud de huit peut, par exemple lorsque l’on rentre au port, que l’on a démarré le moteur et qu’on enroule le génois, sortir de sa poulie, passer à l’eau et se prendre directement dans l’hélice…Je vous laisse imaginer le tableau et la suite…

Nœud de huit

Aller plus loin et faire plus de nœuds

Vous maîtrisez déjà ces quatre nœuds marins et vous souhaitez en connaître plus ?

Alors sachez que les plus usuels sont : le nœud plat, le nœud d’écoute (le « nœud d’écoute double » que j’évoquais plus haut est bien meilleur que le « nœud d’écoute simple »), le tour mort et 2 demi clés, le nœud de plein poings, le nœud de pêcheur…

Afin d’apprendre tout ça je vous encourage si vous êtes équipés d’une tablette à installer une super application. Elle coûte environ deux Euros et comptabilise au jour où j’écris ces lignes (fin juillet 2018)…126 nœuds ! Il y a de quoi faire ! Il s’agit de « Knots 3D ».

Quelques précisions et autres nœuds

Quelques nœuds marins, qui ne servent plus beaucoup – bien que certains retrouvent une utilité grâce aux fibres modernes – permettent de se la jouer un peu devant les copains (ou les copines) : les nœuds de carrick, nœuds de bossenœuds de jambe de chien, la croix du sud (appelée parfois croix du marin), le bonnet turc, la pomme de Touline…(celle-ci est toujours très utilisée sur les gros navires)…

Un petit mot aussi pour dire que pour amarrer un bateau on utilise une aussière toronnée qui saura amortir les chocs, et non une drisse ou une écoute, des cordages conçus à l’inverse des aussières pour ne pas s’allonger !

Pour finir, savoir faire les épissures sur les cordages toronnés, ainsi que de belles surliures est très utile pour ceux qui naviguent souvent et/ou ont le sens de l’esthétique navale.

Sens esthétique qui fait lui-même parti…du sens marin !

Si cet article vous a plu et que vous voulez continuez votre lecture, je vous propose : Qu’est-ce que l’allure et l’amure d’un voilier

À bientôt,

Patrick Belliot

Mata’i Nautisme