Connaissez-vous le Marsupilami ? Houba Houba Hop ! Selon Wikipedia, ce sympathique animal, essentiellement arboricole, mesurant environ 1 mètre, serait pourvu d’une queue assez extraordinaire, mesurant jusqu’à 8 mètres !

Face à l’adversité, sa queue peut ainsi lui servir de ressort, pour rebondir, et vite passer à autre chose.

Alors voilà, le Marsupilami sera l’emblème de cet article, le numéro 100 de ce blog !

Marsupilami-Attitude

En effet, voilà des semaines que je n’ai plus le cœur à écrire.

Trop d’évènements nous sont tombés sur la tronche, avec une gravité bien sûr toute relative dans la mesure où nous allons bien, ainsi que nos familles et notre voilier.

Mais je ne pouvais pas me résoudre à écrire un article alourdissant encore un peu plus l’ambiance, déjà bien trop morose et anxiogène.

Alors, je vous fais un résumé des évènements, puis nous passerons à autre chose. Comme le Marsupilami, il faut rebondir.

Donc, après avoir perdu 5 mois d’activité, on nous laisse enfin rentrer en Nouvelle Calédonie, le 5 février. Nous sommes alors astreints à deux semaines de confinement dans un hôtel réquisitionné. La chambre et la connexion internet sont très biens, les repas sont « nourrissants », la vue depuis la chambre est superbe.

Nos amis ont la possibilité de nous déposer des colis / gourmandises à la réception, mais nous sommes complètement enfermés, avec quelques sorties autour de la piscine fermée presque quotidiennes. Des balades courtes et masquées, parfois annulées pour cause de pluie. Mais quelle tristesse de voir ce bel hôtel complètement fermé, qui commence à se dégrader. Faut le voir pour le croire.

Lever de soleil

Levé de soleil depuis notre chambre

Et ci-dessous, les installations fermés de l’hôtel Méridien :

Hotel Méridien COVID
Hotel Méridien COVID
Hotel Méridien COVID

Annulation des permis à Koumac

Le 16 février, alors que nous sommes encore à l’hôtel, les Affaires Maritimes de Nouméa m’informent qu’ils ne se déplaceront plus en dehors de la capitale pour organiser les examens des permis côtiers et hauturiers. Je suis donc contraint d’annuler, pour la 4ème fois en un an, les formations prévues à Koumac.

Je rembourse les stagiaires ayant réservés.

25 personnes s’étaient inscrites depuis l’année dernière pour passer le permis côtier avec moi à Koumac. Un projet sur lequel j’ai travaillé plusieurs années, superbement torpillé par la bêtise, la jalousie, la flemme, et quelques autres défauts parfaitement humains. Le virus n’est qu’une excuse dans cette histoire, ainsi que le « manque de budget ».

Je suis dépité, vraiment. Mes cours sont peut-être en ligne, mais ce que j’aime (et qui me fait accessoirement gagner ma vie), c’est d’avoir des stagiaires / candidats en face de moi.

Cette nouvelle est une belle claque, supplémentaire, particulièrement démotivante.

Sortie de confinement

Nous sortons de confinement vendredi 19 février. Retrouvailles géniales (accueil inoubliable) avec le cousin, les copains…La Calédonie ne connait aucun cas de Covid, pas de masque, on fait la fête et on se fait la bise comme avant.

Retrouvailles Nouméennes

Lundi 22, avant de reprendre la route pour Koumac, j’ai pris rendez-vous avec mes anciens collègues de l’École des Métiers de la Mer de Nouméa et son nouveau directeur. Ceci afin d’évoquer la situation des formations plaisances, ainsi que la création d’un module Voile pour les formations professionnelles : Un serpent de mer que je traine depuis 10 ans, et qui revient à intervalle régulier, une trop longue histoire qui n’a pas sa place ici.

Retrouvailles avec notre voilier

Puis nous retrouvons, mardi 23 février, notre cher FIDJI, qui est resté sagement au ponton depuis fin juin ! Il va BIEN ! Nous avons une dizaine de jours avant l’arrivée de nos premiers clients. On se met au boulot, tout est démonté. Tout est à nettoyer.

Mais dès le 27-28, on voit qu’un cyclone se prépare. Puis il se confirme, il a l’air violent, avec une trajectoire …Pile sur nous. La chaleur est accablante, on redémonte GV et Génois, et en serrant les dents bien fort, on annule le stage. ENCORE.

Un violent cyclone

Le cyclone de catégorie 5 NIRAN nous passe effectivement dessus le samedi 6 mars. Je ne vous raconte pas la violence, si vous voulez avoir un aperçu, prenez l’autoroute un jour de pluie, roulez à 110 – 130 km/h (les plus fortes rafales étaient plutôt à 150), et sortez la tête par la fenêtre.

Bref, dans cette histoire nous avons eu la chance que le plus violent du cyclone soit passé vers 13h, il faisait donc jour.

Mais 13h, c’était aussi la marée haute, et du coup, la digue qui nous avait si bien protégés les dernières fois (NIRAN étant notre troisième cyclone « sérieux » ici) s’est révélée très « limite ».

La mer est montée, comme vous le constatez sur la photo ci-dessous, jusqu’aux pieds de la station-service…).

Cyclone NIRAN à Koumac

Notre FIDJI qui étale le cyclone NIRAN

Mais bien préparés nous nous en sortons comme le reste du territoire, sans gros dommages.

Le dimanche 7, le cyclone s’éloigne et le beau temps revient. Nous voilà de nouveau en train de tout nettoyer, le voilier est recouvert d’herbe et de petites branches arrachées à la digue, ainsi que de diverses petites choses emmenées par la mer et les embruns. La porte de la cabine arrière s’est ouverte (nous avions oublié de la fermer à clé), l’eau a pu y pénétrer. Il faut tout rincer, dessaler, nettoyer, faire sécher… Nous avons bien l’intention d’aller naviguer au plus tôt, d’autant plus que nous avons d’autres réservations très rapidement.

La cerise sur le gâteau – LE COVID

Le soir, alors que nous rinçons les kilomètres de cordages utilisés pour le cyclone, un voisin qui passe par là nous annonce : « vous avez entendu la nouvelle, ils ont détecté un COVID et parlent de confiner tout le territoire » …

On n’en croit pas nos oreilles.

Et effectivement, dès le lendemain, on se retrouve de nouveau confiné. Attestation, masque, et surtout…interdiction de naviguer…Même seuls (on risquerait de contaminer le lagon).

Nouvelles annulations de nos stages. BIM.

Et les deux semaines de confinement « strict » prévus au départ se transformeront finalement en 4 semaines.

Toujours pas moyen de travailler, de gagner notre vie. On ne compte plus les milliers d’euros perdus. Et quand on entend, de la part de ceux qui continuent de recevoir leurs virements chaque mois des propos du genre : « faut respecter, le prendre avec philosophie, c’est pour tout le monde pareil », on mesure à quel point certains sont centrés sur leur personne et déconnectés des réalités.

Pour nous calmer on refait le pont de FIDJI, je ponce comme un malade, on se fait livrer de la peinture. Bref, on a les nerfs à fleur de peau, mais on s’occupe. La météo est alors paradisiaque bien entendu.

Peinture du cockpit

Entre deux couches de peinture, avec le scotch de masquage bleu

Lutte contre les infiltrations d’eau – Réfection du rail d’écoute :

Réfection rail d'écoute avant

Avant

Réfection rail d'écoute après

Après !

Et pendant ce temps, à la radio, la psychose et la colère sont palpables. Fumer et boire à outrance, s’alimenter n’importe comment, rouler comme des malades sur la route, sans ceinture et dans la benne du pick-up : Même pas peur. Mais lorsqu’il s’agit du COVID, là ça ne rigole plus !

Bref, mieux vaut se tenir à carreau, on ne rigole pas avec ça.

Enfin, le confinement est levé

Finalement, nous pouvons sortir du port et naviguer, le samedi 3 avril, presque 2 mois après notre arrivée sur le territoire. Notre émotion est forte, nous laissons exploser notre joie d’être enfin « libre ».

Le déconfinement effectif à lieu le lendemain, le dimanche 4. Et le soir même, nous accueillons nos premiers clients : Camille, Clément et leurs enfants, pour un stage de 5 jours qui s’est parfaitement déroulé (il paraît que nous sommes « fantastiques » 😊)…En tout cas, ils ont déjà réservé pour la suite de leur formation fin mai, c’est bon signe !

Stage de voile en Nouvelle Calédonie

Du bonheur de reprendre notre activité…

Et on n’en doutait pas, mais là nous pouvons le confirmer : Le lagon est toujours aussi beau !

Stage de voile en Nouvelle Calédonie

…et de retrouver les îlots du lagon !

Un marsupilami, et ça repart

Pour les semaines qui suivent nous avons le plein de réservations, et le moral revient avec nos stagiaires et le fait de pouvoir naviguer. Doucement.

Mais il faut bien admettre que nous restons inquiets pour la suite, et nous sommes conscients que du jour au lendemain, on peut de nouveau se retrouver en confinement « strict ».

Perspectives bretonnes – Sauvés par le vaccin ?

Nous avons reçu, depuis septembre dernier, de nombreuses réservations pour notre saison en Bretagne, et nous sommes pratiquement complets (il reste de la place uniquement du 29 août au 3 septembre à bord de MOUN).

6 semaines de navigation sont donc prévues en Bretagne au total, ce qui nous réjouit ! Notre billet d’avion doit nous faire arriver le 2 juillet et repartir le 16 septembre.

En principe nous n’aurons pas de problème pour rentrer en France, dans la mesure où il n’y a pas de raison d’empêcher les personnes venant d’un pays « COVID FREE » de circuler. Cependant, le retour risque d’être chaud, une fois de plus.

Alors nous croyons que, malgré le manque de recul face aux vaccins, nous allons devoir nous faire vacciner. Cela ne nous enchante guère, car nous avons, d’instinct, une confiance très limitée dans la communication et les informations concernant les produits qui rapportent des milliards très juteux à quelques multinationales.

Mais nous avons besoin de pouvoir voyager, et pensons qu’être vacciné va rapidement devenir obligatoire pour pouvoir le faire. Les frontières des pays environnants, Australie, Nouvelle Zélande, mais aussi Indonésie, Singapour, etc…restant toujours fermées. Nous n’avions pas imaginé nous retrouver coincés à ce point.

En 2008, nous avons bien été contraints de nous faire vacciner contre la fièvre jaune pour pouvoir aller en Amérique centrale, on devrait donc survivre à celui contre le/la COVID.

Bref, nous voilà déjà fin avril, sauf contre-ordres de dernière minute, nous devrions pouvoir travailler normalement dans les prochaines semaines, alors c’est bon => On repousse le bouton moral dans le bon sens !

Houba, Houba, Hop ! On rebondit !

Nos rêves ne doivent pas être confinés, ils doivent être RÉALISÉS !

À bientôt !

Patrick (et Isabelle bien sûr !)

PS : Il va de soit que nos petits problèmes sont bien dérisoires face à la misère qui monte et que les médias de masse « oublient » bien trop souvent d’évoquer. Nous ne l’oublions pas, loin de là.