Ça y est nous avons repris la route ! Cap à l’ouest !

Dimanche 28 janvier nous avons quitté notre fameuse marina d’Adélaïde pour continuer notre aventure. Nous allons longer le reste du sud de l’Australie (un programme qui s’étale sur plus de 3000 kilomètres jusqu’à la ville de Perth !).

FIDJI sort du port à Adélaïde

Notre départ immortalisé par un voisin de ponton !

À l’heure où j’écris ces lignes (le 19 février) nous sommes donc en route depuis trois semaines. Et pour le moment le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas été déçus par ce que « South Australia » avait à nous offrir !

Nous avons parcouru environ 500 MN depuis notre départ (un départ très émouvant sous les nombreuses cornes de brume de nos voisins de ponton), en s’arrêtant presque tous les soirs dans des mouillages différents.

Peu de bassins de navigation se prêtent aussi bien à cela, et la région de Port Lincoln nous a particulièrement impressionnée à ce propos, un véritable paradis de la voile ce coin là !

Mais il y en a d’autres, que nous n’avons vraiment pas le temps de visiter. Quand on pense que la Bretagne entière passe dans les Golfes que nous traversons (Le Golfe de Spencer fait 320 km de long par 130 de large), et qu’une île comme Kangaroo Island a une superficie égale à 50 fois Belle Ile, on prend la mesure de la zone !

D’Adélaïde à Streacky bay – Notre parcours ces trois dernières semaines

Depuis que nous sommes partis, les superbes mouillages (ou nous sommes presque toujours seuls) s’enchainent les uns derrière les autres. Les possibilités sont innombrables, au point que nous nous retrouvons contraints de choisir et d’en sauter beaucoup, ce qui est particulièrement frustrant d’ailleurs.

En effet, quand il fait beau et qu’on a de la route à faire, on a naturellement tendance à vouloir lever l’ancre et avancer. On sait très bien que le beau temps dans les parages ne dure pas éternellement et qu’il faut en profiter.

Car nous l’avons attendu ce beau temps, qui a su se faire désirer.

C’est un bonheur de voir enfin les anticyclones se succéder en nombre plus nombreux que les dépressions. Cela dit, bien que l’été soit bien installé, on n’a pas trop chaud; Et pour la première fois depuis de nombreuses années, nous gardons la couette en été (la température descend encore régulièrement autour de 12°C à 15°C la nuit !).

Un signe que ces régions idéales en ce moment pour la croisière ne le resteront pas longtemps, le froid sera vite de retour. C’est un climat qui rappelle celui de chez nous, c’est clair.

Au mouillage à Spalding cove

Au mouillage à Spalding cove, près de Port Lincoln

En attendant on a un grand ciel bleu, alors c’est ce que nous avons fait, avancer.

Partir le matin, arriver le soir, recommencer le lendemain…

Et faire le choix de ne pas aller ici et là, de ne pas visiter d’immenses zones qui doivent être superbes, comme Coffin Bay par exemple (360 km2, soit plus de trois fois le Golfe du Morbihan !), baie devant laquelle nous sommes passés sans y entrer, cela nous aurait pris trop de temps…

Vous faire la liste de tous les mouillages que nous avons visités serait un peu long, en bref nous avons mouillé à trois endroits sur la côte nord de Kangaroo island, ainsi qu’à Thistle Island. Nous avons adoré quatre mouillages différents autour de Port Lincoln et beaucoup apprécié la balade qui monte à Stamford Hill, ainsi que Memory Cove et la fameuse « Pointe Catastrophe » (oui c’est son vrai nom !).

Ascension de Stamford Hill

Ascension de Stamford Hill, près de Port Lincoln

Au mouillage à Memory Cove

Nous avons eu la chance d’avoir la visite de trois phoques à « Avoid Bay » (ce nom là aussi est assez exceptionnel). Ils sont venus tourner autour de l’annexe, très joueurs et curieux, en insistant pour que nous venions nager avec eux (nous avons gentiment décliné l’invitation).

Un moment vraiment inoubliable !

Une petite vidéo ci-dessous :

Au mouillage à Avoid Bay

Au mouillage à « Avoid Bay »…à couper le souffle (regard vers l’ouest)

Au mouillage à Avoid Bay

« Avoid Bay »…(même endroit, regard vers le nord)

Les dizaines de baies, d’estuaires, de rades que nous doublons portent des noms qui nous font souvent sourire, comme cette fameuse « Seasick Bay » (où nous avons très bien dormi). On a bien aimé aussi « Anxious Bay », sûrement un enfer en hiver par coup de vent de Sud-Ouest, mais elle nous a laissé passer heureusement sans générer trop d’anxiété…

Les cartographes ont été inspirés en tout cas, et vu le nombre de spots qu’il y avait à nommer (des centaines), il fallait de l’imagination. Le grand cartographe du coin, c’est Matthew Flinders, un marin exceptionnel, ayant cartographié tout le sud de l’Australie (avec un Français originaire de Saint Martin de Ré (!!), Nicolas Baudin) au début du XIXème siècle.

Leur histoire à tous les deux est passionnante, et leur rencontre (à « Encounter Bay » !) fut d’une grande importance pour la cartographie de ces régions. Le Français arrivant de l’ouest à bord du « Géographe », l’Anglais arrivant de l’Est à bord de l' »Investigator » ils ont confirmés ensemble, en mettant leurs cartes en commun, que ces terres qu’ils exploraient, et que Flinders suggéra par la suite d’appeler « Australie », étaient en fait un seul et même continent !

Flinders continua sa route vers l’ouest, et fut le premier à en faire le tour complet. C’était en 1802, il avait…28 ans !

Nous avons eu également la joie d’être accompagné, presque tous les jours, par des dizaines de dauphins, également très joueurs, très excités par notre présence !

D’une manière générale, en observant la faune et la flore, nous constatons à quel point ce milieu est encore sauvage, préservé.

Face à cette abondance de vie tout autour de nous, nous nous tournons vers l’univers pour que la vie sur terre soit respectée.

TOUTE la vie sur terre.

Les dauphins joueurs nous accompagnent

Les dauphins joueurs nous accompagnent tous les jours !

Les phoques sont très curieux

Les phoques sont très curieux !

Cape Blanche

Cape Blanche – Hautes et très anciennes falaises

Bref, nous sommes finalement arrivés à Streaky Bay, qui se trouve tout au fond de « Blanche Port », un grand abri naturel, assez extraordinaire par sa configuration. Aucun risque d’y voir la moindre houle y pénétrer.

Streaky bay est une petite cité balnéaire, on y trouve l’essentiel, quelques magasins et stations service, une (excellente) pizzeria, et un de nos deux téléphone a du réseau et donc internet en 4G (ça marche avec Telstra, pas avec Vodafone qui n’a aucune antenne dans le coin !)…

On y croise beaucoup de campervans, souvent avec quelques planches de surf sur le toit.

Au mouillage à Streacky bay

Au mouillage à Streaky bay – L’autre voilier est inoccupé

Campervan à Streacky Bay

Beaucoup de camper vans et de surfers à Streaky bay

En tout cas, c’est quand même très très très calme comme village. Et nous sommes en été.

On n’avait encore jamais vu un restaurant proposer des dîners et ouvrir pour cela uniquement du jeudi au samedi soir de 18h00 à 20h00.

Et pour servir des petits déjeuner ouvrir à…8h30.

Tranquille quoi.

Et pourquoi pas d’abord ?!

Du coup on a du mal à s’imaginer la vie en hiver par ici ! À 300 kilomètres de Port Lincoln, à 700 kilomètres d’Adélaïde, il y a plutôt intérêt à savoir s’occuper !

Pour finir ces nouvelles, un mot sur la suite du programme. À l’heure où je rédige ces lignes, nous guettons une bonne fenêtre météo pour traverser la « Grande baie Australienne », qui est un peu leur Golfe de Gascogne.

Cette baie, c’est environ 500 MN sans escale possible, aucun abri.

Donc environ 4 jours de navigation. Alors nous scrutons la météo à fond, espérant que l’univers nous offrira 4 jours de vent de Sud-Est juste après la dépression qui passera mercredi, loin au sud, parce que c’est (heureusement encore) l’été.

D’après ce que je vois, nous pourrions partir vendredi 23 au matin, pour arriver lundi soir ou mardi matin de l’autre côté.

Atterrissage prévu à Daw Island, un caillou bien paumé, ou Middle Island, un peu plus loin. Ensuite, nous irons visiter la ville d’Espérance.

En plus nous venons d’apprendre par notre tante Minoute que cette petite ville est jumelée avec Saint Martin de Ré, ou Isabelle est née !

Waouh, ça nous fait une bonne raison de plus pour y aller !

Au passage, je précise que notre antenne Starlink fonctionne super bien ! Pour une raison qui m’échappe, elle avale les Gigaoctets beaucoup plus vite qu’avec le réseau 4G, mais elle nous permet quand même de surfer sur le web depuis le large, c’est donc absolument génial ! On est à des années lumière de nos outils de communication satellite précédents.

Donc aucun souci pour prendre la météo en route et m’adapter, j’adore !

Et je peux donc continuer à m’occuper des candidats qui suivent mes cours en ligne, topissime !

Et le dessalinisateur, quel bonheur également ! Il tourne à l’énergie solaire en plus qui étale sa consommation, c’est vraiment incroyable un tel confort ! On s’embourgeoise grave !

Bref, voilà où nous en sommes ! On vous tient au courant pour la suite !

Bonne continuation à tous !