Se protéger du soleil à bord

Le soleil donne…la même couleur aux gens ! Mais pas seulement, il brule ! Et ne pas se protéger peut engendrer de sérieux problèmes de santé.

S’il est facile de le faire comprendre aux enfants, il nous faut souvent insister pour que les adultes qui viennent à bord se protègent eux aussi. Pour tout vous dire, ayant la chance d’avoir une peau particulièrement tolérante, il m’a fallu moi-même pas mal d’années pour comprendre, j’ai passé tellement de temps au soleil ! Moniteur de voile dès l’adolescence, je me suis toujours fortement exposé. En plus, depuis plus de 20 ans maintenant, je passe les hivers sous les tropiques, je vis un été sans fin, « caressé » par le soleil.

Mais aujourd’hui, à bientôt 45 ans, je sens que ma peau a atteint ses limites et je me protège, grave. En Bretagne comme en Nouvelle Calédonie, je cherche l’ombre, et me couvre systématiquement. C’est bon, je ne manque pas de vitamine D.

Il y a donc comme une prise de conscience de mon côté. Passé un certain point, le soleil ne caresse plus, il brule.

Sur un voilier, le vent rafraîchissant nous cache cette brulure jusqu’au soir, et lorsque nous nageons, c’est la (relative) fraîcheur de l’eau qui nous trompe. 

À « Petite Terre » en 2004, j’aimais faire le malin en plein soleil

Qu'est-ce que l'on risque ?

Le « coup de soleil », bien sûr ! Lorsque le soir venu nous en sommes à sortir la Biafine, crème conçue pour soigner les brulures, c’est que nous avons été trop loin. Et la peau rouge et cloquée n’a évidemment rien de sexy.

Au delà des coups de soleil, la déshydratation et l’insolation sont les principaux risques à court terme. Les symptômes sont une grande sensation de faiblesse, des vertiges, parfois de la fièvre, des nausées, des diarrhées, une transpiration abondante, parfois des troubles de la vue et des difficultés à dormir. Rien de tel pour se gâcher les vacances.

Bien sûr, à plus long terme on risque de graves problèmes de peau, les mélanomes sont très souvent la conséquence d’un surexposition répétée au soleil, et les cancers de la peau sont évidemment encore moins sexy que les coups de soleil.

Se protéger du soleil à bord

Un de nos stagiaires, qui n’a pas souhaité se protéger

Et les yeux !

Bien sûr, un professionnel des yeux vous l’expliquera bien mieux que moi, mais cet organe (auquel on tient quand même pas mal) est sensible au soleil. Voici l’avis de deux professionnels sur le sujets :

« Les UV, composants invisibles du rayonnement solaire, représentent un danger important pour les yeux. Naturellement l’œil sait se protéger des rayons du soleil en diminuant l’ouverture de la pupille, mais lorsque le rayonnement est trop intense ou trop long, l’œil est en danger. »

« Les effets des rayons UV sur les yeux sont multiples et cumulatifs et peuvent entrainer des anomalies ophtalmiques comme la cataracte, la DMLA, une ophtalmie ou une tumeur maligne de l’œil. Pour éviter ces affections, lors de l’exposition solaire, n’oubliez jamais de protéger vos yeux ! »

La meilleure protection pour le corps

Aucune crème solaire ne peut rivaliser avec la meilleure protection qui soit : Le tissu ! Sur le pont, le minimum c’est évidemment le T-shirt, éventuellement à manches longues. Dans l’eau, ce qu’il vous faut, c’est un lycra.

Voici un lien vers les vêtements Mata’i Nautisme, si jamais vous ne savez pas quoi porter et que vous avez envie d’avoir la classe internationale.

Et voici un lien vers des lycras qui nous donnent entière satisfaction. Avec ça, zéro coup de soleil, c’est indispensable pour aller nager sous les tropiques.

La meilleure protection pour les yeux

Il y a plusieurs solutions et bien sûr en premier lieu je vous invite à vous renseigner directement chez un opticien, c’est son métier de vous conseiller.

Vous l’aurez compris, les lunettes sont INDISPENSABLES à bord. Elles doivent être pourvues d’un lien pour ne pas les perdre, et les verres doivent absolument être polarisants ! Ceux-ci se différencient des verres solaires classiques par leur capacité à annihiler l’éblouissement. Ils comportent aussi des feuilles de matière plastique dédiées à éviter les reflets.

Je vous mets un lien vers mes lunettes personnelles, je les ai trouvé sur Amazon il y a plusieurs années et je les apprécie beaucoup : elles sont flottantes (ce qui m’a permis de les récupérer une fois à La Trinité sur Mer !), et bien sûr les verres sont polarisants.

La meilleure protection pour le visage

Plusieurs études très sérieuses ont montré que certains composants chimiques des crèmes solaires classiques sont particulièrement nocif pour les coraux. Hawaï a même voté une loi interdisant les crèmes solaires qui contiennent deux substances particulièrement toxiques pour le corail : l’oxybenzone et l’octinoxate.

Les chercheurs ont découvert que des milliers de tonnes de crème solaire pénètrent dans les récifs coralliens chaque année. À voir comment les touristes se badigeonnent allègrement avant la baignade, cela n’est pas vraiment surprenant. Incroyable qu’ils n’aient toujours pas compris qu’à la place d’inventer de nouvelles crèmes solaires (adaptées aux coraux), il suffisait de porter…un short et un lycra.

Alors les casquettes et chapeaux, équipés de lien permettant de ne pas les perdre dans une risée, sont indispensables à bord.

Pour ce qui est de la crème solaire, elle reste efficace dans certains contextes (pour les sports nautiques en particulier). Mais du coup, vu que notre corps est protégé par du tissu, on ne l’applique pratiquement plus que sur le visage.

Pour la choisir, oubliez tout ce qui n’offre pas une protection d’indice 30 MINIMUM. Oubliez les « huiles bronzantes » et les choses du genre, franchement ridicules. Autant s’étaler directement du beurre ou de l’huile d’olive. Et surtout, pas de pschitt’, il y a du vent sur un bateau, et ces vaporisateurs tachent fortement le bois et en particulier…le teck.

Voici le genre de crème que nous utilisons en ce moment : Garnier Ambre solaire 50 .

Qu’elle soit « éco » et « protège le corail » est un plus (marketing ?). En tout cas, comme dit plus haut, en navigation comme en natation, nous nous couvrons, nous ne l’utilisons que pour le visage et éventuellement un peu les avant-bras…

En conclusion

Se protéger du soleil n’est pas une habitude que l’on prend lorsque l’on grandit en métropole, et c’est normal dans un pays où les saisons sont aussi marquées : L’été est fait pour faire le plein de lumière…Cela dit, il faut bien reconnaître que le « capital soleil » de la peau est progressivement grignoté avec les années.

Et en plus, comme vous le savez certainement, nous ne sommes pas égaux en terme de résistance au soleil.

Se protéger la peau et les yeux devient en tout cas absolument indispensable en mer, les UV étant fortement réfléchis par la surface de l’eau, qu’on se le dise !

Bonnes navigations à tous !