En mer, tout le monde s’en doute, il y a des règles. Ce qui se sait moins, c’est que ces règles sont…INTERNATIONALES. En effet, le monde maritime a su, depuis fort longtemps, se mettre d’accord pour organiser de nombreuses choses.

Ces accords se font essentiellement sous la forme de « conventions internationales », signées dans le cadre d’une Organisation dépendant directement de l’ONU, l’organisation Maritime Internationale, l’OMI en Français IMO en Anglais.

Les principales conventions de l’OMI sont SOLAS (Sécurité), COLREG (Organisation du trafic), STCW (Formation) et MARPOL (Pollution).

Qu’est-ce que le RIPAM

Ce que nous appelons en Français le RIPAM, le Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer, est en fait la traduction de la convention COLREG, adoptée en 1972.

Cette traduction, avec les mises à jour et la diffusion de ce règlement est une mission qui échoie au SHOM, le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine, qui nous propose, gratuitement, de télécharger ce fameux RIPAM, qu’il est obligatoire d’avoir à bord de tout navire français, dès la zone côtière (au delà de 2 Milles d’un abri) !

En voici la couverture, et le lien vers le bouquin :

RIPAM-SHOM

Quelles informations peut-on trouver dans le RIPAM ?

Le RIPAM est composée de 5 parties (comprenant 38 Règles) et de 4 Annexes :

  • Partie A : Généralités
  • Partie B : Règles de barre et de route
  • Partie C : Feux et Marques
  • Partie D : Signaux sonores et lumineux
  • Partie E : Exemptions

Les annexes traitent de l’emplacement et des caractéristiques techniques des feux et marques, des signaux supplémentaires des navires de pêche pêchant à proximité les uns des autres, des caractéristiques techniques du matériel de signalisation sonore, ainsi que des signaux de détresse.

Vocabulaire employé dans le RIPAM

Les termes utilisés dans ce règlement ne sont pas choisis au hasard. Par exemple, on ne parle pas de navire « prioritaire », mais de navire « privilégié ».

En effet, le navire privilégié conserve le « privilège » de conserver sa route et sa vitesse. Mais, dans certains cas, ce navire privilégié peut et doit manœuvrer, deux verbes qui ne sont pas choisis au hasard et ont le mérite d’être clairs. Le navire non-privilégié de son côté aura l’obligation de s’écarter, « franchement » et « largement à temps ». Des termes très clairs également.

Dans certaines situations, comme dans la Règle 14 « Navires qui font des routes directement opposées », on apprend que s’il s’agit de deux navires à propulsion mécanique, les deux navires doivent venir sur leur tribord.

La situation peut nettement se compliquer lorsqu’il y a plus de deux navires impliqués, et c’est d’autant plus vrai lorsque les vitesses relatives augmentent. Avec certains navires rapides, lorsque l’on croise d’autres navires, on n’a parfois que quelques minutes pour réagir. Les décisions prises alors dans l’urgence peuvent être fatales, comme dans le cas, terrible, du Elbe Nr 5.

Collision voilier Elbe Nr 5

Source Image : Forum Sailinganarchy 

Des collisions pas vues à la télé

Les collisions en mer ne font jamais la UNE des journaux, et c’est pourquoi la plupart des plaisanciers ne sont pas conscients de la fréquence avec laquelle celles-ci surviennent.

Les collisions sont pourtant nombreuses en été sur nos côtes. D’ailleurs, en navigation, nous croisons fréquemment, au moins deux ou trois fois par semaine, des navires qu’il nous faut éviter, bien que nous soyons le navire privilégié. Beaucoup ne connaissent pas les règles en fait, ce qui est pourtant une des bases fondamentales de la sécurité de tous les usagers de la mer.

D’autres, se basant sur leur expérience de la route, n’ont pas conscience de ce que représente une vitesse de 20 ou 25 nœuds, de l’inertie qu’il faut pour freiner, pour tourner, ni de la violence d’un éventuel choc à cette vitesse.

Je vais éviter de vous poster ici plus d’images, de vidéos ou autres articles de presse (parce qu’en cherchant bien on en trouve plein). En effet, les collisions en mer sont souvent dramatiques et cet article n’a pas pour but de faire dans le sensationnalisme.

En tout cas, les règles du RIPAM – COLREG s’appliquent à tous les navires en mer, partout, que l’on soit sur un porte-avion ou une planche à voile, qu’on se le dise.

Comment se former au RIPAM, où trouver un petit cours de rappel ?

Vous voulez en savoir plus sur ce règlement ? Que vous n’en ayez jamais entendu parler où que vous ayez juste besoin de vous rafraîchir la mémoire, j’ai ce qu’il vous faut !

Si vous vous sentez partant pour deux petites formations de 40 minutes chacune sur le sujet, je vous propose d’aller jeter un œil sur ces cours, disponibles sur mon autre site interne, formations-maritimes.fr, cliquez ci-dessous :

Et je reste bien sûr à votre disposition si vous avez des questions !

À bientôt !

Patrick Belliot