Évidemment, je ne vais pas vous apprendre grand chose si je vous dis que les plastiques génèrent un grand problème de pollution. La plupart des gens sont désormais (un peu) sensibilisés par rapport à ça. Tant mieux.
J’avais d’ailleurs déjà écrit un article sur ce sujet il y a presque exactement un an : Océan de Plastique…Bon ça bouge mais cela dit, on retrouve toujours des comportements irrationnels. Savoir que le plastique est un problème est une chose, changer ses habitudes en est une autre. La mise en oeuvre et les décisions politiques peinent à venir, (CONSIGNER CE N’EST POURTANT PAS COMPLIQUÉ).
Et chez certaines personnes il y a encore un vrai problème de compréhension à ce niveau là. En effet, quand on essaye de pousser autour de nous à consommer moins de plastique, on a encore trop de gentils sourires derrière lesquels on entend « Pfff qu’est-ce qu’ils nous emmerdent ces écolos »….
Dommage, certains ne veulent toujours pas voir l’ampleur d’un problème qui affecte profondément nos océans, sa faune, sa flore et par ricochet, notre alimentation et notre santé.
Je ne vais pas ici encore parler des « gyres », ces « continents » de plastique qui tournent au milieu des océans. C’est bon vous connaissez sûrement, le thème est suffisamment documenté, alors on va passer à la suite dans cet article.
Faire la différence entre les plastiques
Bien qu’ils soient tous aujourd’hui des produits descendant du pétrole, il y a deux différences fondamentales dans l’utilisation des plastiques : Certains sont conçus dès le départ pour durer dans le temps, d’autres pour être utilisés une seule et unique fois. Pas besoin d’être super futé pour comprendre où est le problème.
En fait le problème ne vient pas directement du plastique, mais de l’usage qu’on en fait !
Un arrosoir, une chaise, un voilier, un manche de tournevis, ne peuvent en aucun cas être comparés à une bouteille d’eau, une assiette, un sachet, un emballage ou un gobelet à usage unique. Car le vrai problème vient du GASPILLAGE et de l’usage unique. Ce que l’on retrouve dans le ventre des poissons et des oiseaux ne vient pas d’objets fabriqués pour durer mais dans leur immense majorité d’objets bas de gamme, jetables et/ou à usage unique. Un exemple simple avec les images ci-dessous.
Donc, le problème est lié au système, à cette idée arriérée qui consiste à consommer toujours plus pour soi disant créer de l’activité et « éviter le chômage » : Un souci éducatif et politique, un problème existentiel à nos sociétés qui se construisent sans mesurer les conséquences de leurs actes sur la durée.
Et après ? On verra, on trouvera bien quelque chose : Ce sont toujours les mêmes excuses alors qu’il suffit d’un peu de bonne volonté et de courage politique.
Bonne nouvelle : Les plastiques se recyclent facilement !
Nul doute que consigner les bouteilles, par exemple, pourrait régler une partie non négligeable du problème. Est-ce compliqué, n’est-ce pas tout simplement du bon sens ? En tout cas, pour ramasser les déchets des autres, les initiatives se succèdent, par exemple :
- Surfrider Foundation Europe avec Initiatives Océanes
- En Nouvelle Calédonie, ça se passe avec le courage et la motivation des membres de Calédoclean
- Boyan Slat et sont ambitieux projet de nettoyage des océans OceanCleanUp
- Yvan Bourgnon, qui veut aller récupérer des tonnes de plastique au large avec, au début, un voilier quadrimaran conçu pour ça, MANTA
- Si vous ne la connaissez pas, je vous invite à découvrir aussi la poubelle flottante Seabin
- Et les nouveaux petits robots téléguidés pour nettoyer les ports comme le Jellyfishbot
Certes il est difficile d’empêcher certains de dégueulasser notre environnement. Encore aujourd’hui, coller une amende à ceux qui jettent un déchet par terre n’est à ma connaissance pas d’actualité ni en France ni en Nouvelle Calédonie.
Rien qu’évoquer cette idée pourrait d’ailleurs en énerver certains. Et pourtant, cela se fait dans certains pays, ils n’en sont pas morts et sont souvent plutôt propres dans le genre. Mais bref, plutôt que d’empêcher les inconscients de balancer leur déchets partout, on préfère laisser la collectivité assumer et payer le nettoyage des espaces communs ou trouver des volontaires pour se faire. En tout cas, en découvrant tous ces projets, on peut en déduire que nous sommes nombreux et motivés pour améliorer les choses ! Et ça c’est une excellente nouvelle !
Deuxième bonne nouvelle : On peut recycler le plastique « presque » soi-même !!
Nous avons découvert ça récemment, et avec Isabelle nous nous sommes inscrits pas plus tard qu’aujourd’hui. Cela s’appelle : PRECIOUS PLASTIC ! Le fondateur s’appelle DAVE HAKKENS.
L’idée, c’est qu’au lieu d’attendre des autres un système de recyclage du plastique, on peut concevoir un système dont les plans sont OPEN SOURCE, qui va permettre de recycler la fameuse matière !!! Ce n’est pas beau ça ? Bon pour le moment, c’est tout en Anglais, mais cette initiative mérite VRAIMENT le détour !
Je vous laisse découvrir cette bonne idée, leur site internet est pas ici : PRECIOUS PLASTIC
Il y a aussi la chaîne Youtube de Dave Hakkens avec moultes modes d’emploi pour fabriquer telle ou telle machine permettant de valoriser les plastiques !
Valoriser et recycler nos déchets c’est tellement plus logique : WE DON’T LIKE WASTE ! Sans parler du bénéfice pédagogique de la démarche, qu’on se le dise dans les écoles !
Ah oui, un mot pour ceux qui comme nous croyaient plus ou moins naïvement que nous avions une bonne gestion du problème en Europe. Sachez que la Chine a décidé, depuis le 1er janvier 2018, de ne plus accepter 24 catégories de déchets européens destinés à être « recyclés »…Dont certains plastiques. Vous ne le saviez pas ? Nous non plus : Nos déchets mis à recycler étaient simplement envoyés à plus de 50% en Chine. Et maintenant ? L’analyse de Reporterre dans l’émission « La Tête au Carré » sur France Inter
Bref, ça bouge du côté du plastique et c’est franchement une bonne nouvelle !
Patrick Belliot
Mata’i Nautisme