« Petite fille, demande alors Monsieur le vent, as-tu déjà vu le ciel, le soleil et la lune et ses étoiles ? Mais la petite fille ne répond pas. Depuis toujours, au-dessus de sa maison un nuage lui cache le ciel… »

…un extrait de Monsieur le vent aux éditions des 3 chardons

Cette histoire, je l’ai lue et racontée des dizaines de fois aux enfants autour de moi.

Assise sous le ciel, à bord de notre voilier, elle trotte dans ma tête. Monsieur le vent est là : Et doucement sur la voile il souffle, et doucement les nuages glissent, et doucement notre voilier glisse à son tour sur l’océan…Comme dans le livre…

Le ciel est bleu, les quelques petits moutons se sont dispersés, je suis au milieu de l’océan avec pour seul horizon la mer et le ciel.

Se retrouver pour la première fois en pleine mer, au large,  du lever du soleil à son coucher, puis dans la nuit profonde loin des côtes illuminées par la fée électricité, c’est plonger dans un univers … comment dire… vertigineux !

Surtout quand en plus il vous est offert une météo sans nuage !

Quand les astres vous montrent la voie

Le savez vous ? En décembre, Vénus nous offre son reflet dans l’eau pour que l’on garde bien notre cap à l’ouest !

Les étoiles filantes peuvent être si grosses et lumineuses qu’il peut nous sembler les entendre. Les constellations se lèvent à l’est pour se coucher à l’ouest, et celle du Scorpion s’offre tout entière et bien haut dans le ciel dans l’hémisphère sud. Quant à l’étoile polaire, impossible de la voire de l’autre côté de l’équateur, on y retrouve alors la Croix du Sud.

Et la voie lactée, la voie lactée ! On y plongerait avec délice !

Faire connaissance avec soi

Suivre un cap durant plusieurs jours, y compris donc les nuits, ouvre l’horizon dans tous les sens du terme.

On n’est plus dans la frénésie quotidienne d’un emploi du temps bien rempli. On est avec ses « gros cailloux ».

(Référence au texte « les gros cailloux et la gestion du temps« ).

On a choisi d’être là, oui on a cette chance d’avoir choisi d’être là.  Antoine de Saint Exupéry l’a écrit :« Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ».

Nous l’avons rendu possible.

Suivre un cap nuit et jour sur son voilier, se fondre avec la nature et l’univers

La mer, quand elle est douce, nous accompagne par sa respiration dans la méditation. Si elle se lève sous les chatouilles du vent, alors on se prend au jeu et les nuages peuvent devenir des personnages. Si le temps devient vraiment gris et pluvieux, on attend avec impatience mais résignation les prochaines éclaircies pour se gaver encore et encore de ces merveilleux levers et couchers de soleil. De ces sublimes lever de lune. Et quel bonheur de voir les astres s’allumer chacun leur tour pour nous offrir dès la nuit noire un tableau féerique.

La mer et le ciel comme seul horizon pourraient inquiéter ceux et celles qui ont peur du désert, car oui c’est un désert, un désert humide et salé, mais un désert instructif. Un endroit qui nous offre une connaissance de soi, de ses limites, de ses possibilités. Un endroit qui nous permet d’aller au-delà de nous-même et qui, pour nous récompenser, n’hésite pas à déployer toute une palette de couleurs pour nous offrir les plus beaux ciels imaginables.

Un lever de soleil sur 360°, un tableau à vous faire tourner la tête

Ce soleil qui se pare de mille dégradés de rouge, orange, violet, rose pour disparaître derrière l’horizon nous offre le frisson. Et puis la lune, orange et ronde qui sort alors de derrière l’horizon opposé sait nous émouvoir comme lors de retrouvailles avec un être aimé.

Des étoiles qui nous guident, qui perpétuent l’histoire de nos ancêtres. Ces astres qui étaient là bien avant l’homme et qui lui survivront…. Des étoiles qui dansent, qui filent …. Qui nous interpellent : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Nous venons des étoiles et nous y retournerons .

Tous ces tableaux n’en finissent pas de m’émouvoir, je suis à l’intérieur du tableau, je suis à ma place. Je fais partie des éléments, je suis en harmonie avec la vie.

Quand on a pour horizon, le ciel la mer et rien d’autre, on se sent privilégié et humble devant cette immensité.

Et j’ai le cœur en joie !