Mardi 8 mars 2023, au Sénat, le secrétaire d’État chargé de la mer Hervé Berville s’est exprimé au nom du gouvernement : « La France est totalement opposée à la mise en œuvre de l’interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées. Totalement, clairement, et fermement. ».
Il répondait ainsi à une mesure proposée de longue date par la Commission européenne, qui semble relever du bon sens : interdire les méthodes de pêche destructrices dans les aires marines protégées.
En effet, la commission vient de rappeler aux États membres la nécessité de respecter les règlements européens de protection marine, et notamment cette interdiction des techniques de pêche destructrices dans les aires marines protégées. Interdiction qui existe, mais qui n’est tout simplement pas appliquée.
Par la voix d’Hervé Berville, le gouvernement s’y oppose donc « totalement, clairement, et fermement ». Il se range ainsi, avec plus de clarté que jamais, du côté des lobbies de la pêche industrielle.
Mr Berville montre ainsi la vraie nature de ce gouvernement : des destructeurs de l’océan, froids, déterminés et irresponsables.
Écoutez ça :
Certes, je ne m’attendais à rien de bon de la part de ces hypocrites, menteurs invétérés, car en ce qui me concerne cela fait belle lurette que j’ai compris leur insupportable manège. Sur tous les sujets, de la protection des océans à celui des retraites, ils mentent, ils ne font que ça.
Mais là pour une fois, ça a le mérite d’être clair, plus personne ne peut l’ignorer :
Tout ce green-baratin dont ils nous affligent d’habitude n’a pour but que de brouiller les cartes. Car au-delà de la pathétique communication gouvernementale (conseillée faut-il le rappeler par des cabinets de conseils américains (payés avec de l’argent public !)) il y a.…la réalité.
Il suffit d’effectuer quelques recherches pour voir qu’en coulisse la France soutient et défend à l’international une position incroyablement destructrice de l’océan.
Bien sûr, en façade, ils jouent les champions de l’écologie, les « make our planet great again ». Il faut gratter pour voir ce qu’ils font vraiment, car ils n’assument aucunement leurs actes et préfèrent enfumer l’opinion publique pour gagner du temps.
Faut-il rappeler que le chalutage de fond consiste à racler le plancher océanique avec de lourds engins tractés ? Que cette pêche est très énergivore et l’une des techniques les plus destructrices ?
Comment peut-on défendre l’usage de ces engins dans les aires marines protégées et espérer dans le même temps la moindre crédibilité à tenir un discours responsable ?
Je vous laisse apprécier, sur la capture d’écran ci-dessous, la superbe définition de ce qu’est une aire marine protégée sur le dossier de presse du gouvernement qui les concerne. Ainsi que l’engagement présidentiel, qui montre le niveau de cynisme et de mensonge que nous avons atteint.
LA HONTE !
Si vous avez envie de vous plonger dans les méandres de leur double discours, jetez un œil à cette page du ministère de l’écologie, superbe démonstration de leur communication, à l’opposée des actes qu’ils commettent dans la réalité.
Faut-il rappeler que la bonne santé des océans et de leur biodiversité, base des équilibres naturels et climatiques vitaux pour la vie sur terre, dépend de prises de décisions politiques et d’actions publiques rapides et déterminées ?
Faut-il rappeler que les aires marines protégées sont reconnues comme le moyen le plus efficace pour restaurer les capacités de l’océan à lutter contre le réchauffement climatique et le déclin des espèces marines ?
Et à l’heure où notre gouvernement signe un nouveau traité de libre-échange avec la Nouvelle Zélande pour mieux y exporter nos productions, (et importer la leur en s’asseyant sur le fait que leurs produits ne respectent pas nos normes (lire ici par exemple)), ils ont le culot d’évoquer la souveraineté alimentaire pour justifier cette prise de position affligeante ?
ILS SE MOQUENT DE NOUS !
À ce jour, sachez que moins de 0,1% des surfaces « protégées » bénéficieraient d’une protection « stricte », c’est-à-dire sans aucune pêche. Le consensus scientifique est pourtant clair : seules les aires marines préservées des activités industrielles ont des effets réellement bénéfiques pour la biodiversité et le climat.
On parle bien ici d’interdire les engins destructeurs dans les aires marines « protégées », uniquement ! Même ça, rien que ça, c’est TROP demandé ! Qui sont les écoterroristes ici ?
Que pouvons-nous faire ? Eh bien, je n’ai pas de solution miracle, mais prendre le temps de s’informer pour savoir ce qui se passe, ne pas voter pour eux, soutenir les médias et associations qui en parlent et qui s’engagent, et exposer les agissements de ces criminels, ce serait déjà un bon point de départ.
Car pendant que nous regardons ailleurs, tergiversons et cherchons comment agir, ils continuent la destruction aveugle, irresponsable et inconsidérée de notre avenir et de celui de nos enfants ! En 2050 – 2060, les ados d’aujourd’hui auront autour de 45 ans, c’est demain, la société du court-termisme et la politique à petite vue détruit littéralement leur avenir !
Je vous encourage pour le moment à soutenir et/ou rejoindre les associations qui s’occupent de ces sujets, je pense en particulier à BLOOM, qui fait un travail remarquable !
Si ce n’est pas déjà fait, signez et partagez leur pétition pour des aires marines REELLEMENT protégées.
Partagez également votre indignation et faîtes savoir que vous n’êtes pas d’accord avec le fait que « La France » s’oppose à la mise en œuvre de l’interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées.
Totalement, clairement, et fermement.
Patrick Belliot