Grand nord Nouvelle Calédonie

Remise en route de notre voilier FIDJI

Après presque 5 mois passés en France, retrouver FIDJI est un grand bonheur. Quelques jours vont être nécessaires à sa remise en service.  Pour solutionner notre problème de stockage de tout le matériel accumulé, nous investissons dans un vieux van VW en panne. Incroyable tout ce que l’on peut stocker dans un voilier, notre nouveau garage sur roue est plein en un rien de temps.

Et puis pour que tout soit parfait, un nouveau lazy-bag serait le bienvenu. Nous avions prévu la chose et ramené avec nous le tissu nécessaire.  Donc Isa s’y colle pendant que je travaille sur le site internet de Mata’i Nautisme.

Découverte du nord de la Nouvelle Calédonie

Entre deux sorties à la voile, nous découvrons le nord de la Nouvelle Calédonie et en particulier Koumac et ses environs.

Nous appréhendions un peu, on pensait se retrouver paumé au milieu de nulle part entourés d’irréductibles Calédoniens. Et finalement, très vite, nous nous sommes sentis beaucoup mieux qu’à Nouméa. À Koumac, les gens sont tranquilles, souriants, tout le monde se fait signe, c’est cool et ça change de Nouméa où le stress, la tension, la pollution et l’ambiance nous ont pesé ces deux dernières années. Heureusement, nous y avons fait de belles rencontres et nous y avons retrouvé nombre d’amis croisés aux différentes escales de notre grand voyage.

Nos premiers kilomètres en voiture nous amènent à découvrir de beaux sites dont les grottes de Koumac, les Roches notre dame, lieu privilégié des accros de l’escalade, le massif de Tiebaghi, son ancien village minier et ses mines impressionnantes, la plage de sable blanc de Malabu, le relais de Poingam…. destinations superbes et intéressantes !  Le nord de la Nouvelle Calédonie regorge de trésors, tant à l’ouest qu’à l’est ! Nous ne sommes pas au bout de nos surprises !

Nous profitons de nos balades pour nous approvisionner en fruits, légumes, œufs et produits maison (confitures et biscuits…) dans les stands de bord de route. Personne pour tenir ces « commerces », il n’y a qu’à mettre les sous dans la boîte, y récupérer sa monnaie, le prix est indiqué sur les produits. Cette façon de fonctionner nous rappelle la Polynésie. C’est cool et basé sur la confiance, on aime ça !

Roches Notre Dame

Sa

Ilot Tiambouene Nouvelle Calédonie

L’ancien village minier de Tiébaghi

Il s’agit d’un massif montagneux situé au nord de Koumac. Il est exploité depuis la fin du XIXème siècle pour ses richesses minières exceptionnelles. Tiébaghi signifie : « montagne tonnerre » chez les mélanésiens car l’écho de la foudre y est particulièrement puissant lorsque gronde l’orage.

Le gisement de chrome de Tiébaghi fut découvert en 1877. La production débuta en 1902 et s’acheva en 1990 avec l’épuisement du gisement. Au total Tiébaghi a produit 3,3 millions de tonnes d’une chromite extrêmement riche qui fut exportée jusque sur la côte est des Etats-Unis. Le chrome sert essentiellement à fabriquer de l’acier inoxydable, et le monde entier est très friand de cette ressource. À Tiebaghi, ils l’ont exploité jusqu’au bout.

Le nord de la Nouvelle Calédonie - Vieux village Tiebagghi

Une visite passionnante

Pendant toutes ces années, un village qui a compté jusqu’à 3000 âmes a été construit en altitude. Les vestiges de cette époque sont bien conservés et la visite est passionnante. Nous découvrons tout cela lors des « journées du patrimoine » sous un ciel bleu immaculé, ce qui nous permet d’avoir, en plus, une vue extraordinaire depuis là-haut.

Nos sympathiques guides, qui connaissent parfaitement cette histoire, nous ont permis de voyager dans le temps et nous pouvions imaginer la vie que menait la courageuse population du village. Nous avons visité la chapelle dont la cloche résonne encore à l’occasion, la boulangerie au four démesuré, l’hôpital, l’école. Nous avons découvert le téléphérique, et des machines impressionnantes pour le travail dans la mine.

Téléphérique Tiebaghi

Vieilles machines mine Tiebaghi

Un sentier botanique complète la visite car le maquis minier possède une biodiversité exceptionnelle.

Il faut rendre hommage au travail des associations qui se battent pour raconter cette histoire, qui sans elles serait vite oubliée. Ces associations maintiennent également le site en état, car la nature recouvrirait tout cela très vite sans la volonté des bénévoles de Tiébaghi. Un grand bravo et merci pour ce voyage historique et culturel ! Car c’est ça aussi la Calédonie !

Il s’agit donc d’une visite à ne pas manquer ! Il faut contacter la mairie de Koumac, ou « Koumac Tourisme » pour demander une visite guidée, c’est indispensable. En effet, pour accéder à l’ancien village, il faut passer par la mine de la société « SLN », toujours en service.

Car aujourd’hui ce n’est plus le chrome, mais le nickel qui est exploité. La montagne n’a pas fini d’être scrutée, rognée, scalpée, découpée.  Nous avons vu là-haut ce qu’il en était. Même si la SLN s’engage à « reboiser » et « remodeler » la montagne, cela reste bouleversant de voir ces machines gigantesques en action et la terre éventrée de la sorte. Et ce ne sont pas « que » des trous qu’ils font, les montagnes sont littéralement coupées en tranches horizontales depuis le sommet. La terre descend ensuite la montagne pour être embarquée dans des bateaux, afin de l’emmener pour être transformée ailleurs. Mais nous écrirons un article dédié à ce sujet « sensible » plus tard !

Mine SLN Tiebaghi

Mine SLN Tiebaghi

Mine SLN Tiebaghi

Et côté mer, quoi de neuf  ?

Car nous sommes là aussi pour enseigner la voile ! Progressivement les stages s’enchaînent dans la joie et la bonne humeur et parfois dans une météo musclée avec des alizés puissants gonflés par le thermique. Laetitia découvre la voile avec des bords de prés sportifs, sous trinquette avec 2 ris dans la grand-voile, dans des rafales à 30 nœuds ! Ça décoiffe, mais quel bonheur d’avoir un voilier si bien équilibré, qui ne tape pas et remonte le vent avec douceur.

Quand le vent reste raisonnable, heureusement bien souvent, nos croisières prennent un air de paradis. Les îlots sont magnifiques, la grande terre en toile de fond resplendit sous le ciel bleu. Si le ciel se charge de nuages ce n’est jamais pour longtemps et les pluies offrent alors à la terre toute l’eau nécessaire à sa palette de vert. Car il est sidérant de voir à quelle vitesse les terres brûlées et rouges deviennent vertes dès qu’il pleut quelques gouttes !

Nous profitons des nombreuses baies pour y passer les nuits, bien à l’abri du clapot ou du roulis. Au besoin, mais c’est rare dans les parages, une ancre est mouillée derrière afin de maintenir le voilier face à la houle.

Naviguer ainsi tout en enseignant la voile est un plaisir sans cesse renouvelé, et les commentaires gourmands de nos stagiaires tant sur les paysages, les cours que sur notre table ne font que confirmer nos choix professionnels ! Nos rencontres sont toujours aussi enrichissantes. Partager nos expériences est une belle école de vie.

Notre projet Mata-i-nautisme a de beaux jours devant lui !

A la voile dans le lagon

Décembre, c’est aussi les fêtes et les grandes vacances

Et oui, en Nouvelle Calédonie, décembre annonce les grandes vacances d’été. La chaleur augmente, les jours rallongent, les flamboyants croulent sous les fleurs, les premiers letchis (ça s’écrit comme ça ici) arrivent sur le marché, les mangues ne sont pas en reste, tous les fruits tropicaux sont au rendez-vous, accompagnés de légumes d’été.

Et Noël sous les tropiques c’est toujours aussi troublant pour nous qui venons de l’hémisphère nord.

Les guirlandes ici comme partout scintillent. Les lumières dans les rues ont la forme de flocons. Les pères Noël ont tous leur capuche et leur col de fourrure, les bonhommes de neige sont bien blancs mais gonflables, les rennes sont là aussi….   Dans les magasins on peut trouver du saumon fumé, du foie gras…. Le champagne pétille déjà…Les jouets s’entassent et les publicitaires mettent le paquet.

Ah mondialisation quand tu nous tiens. Il y a de quoi rester perplexe !  On a beau être loin, loin, loin, ici aussi il y a des stocks de produits inutiles, indésirables et idiots fabriqués vous savez où…

En tout cas, le top à Koumac c’est quand même la décoration de Noël de la maison ci-dessous, (pas mal n’est-ce pas ?)

Et quel plaisir d’écouter, à l’occasion des « Rues Piétonnes de Koumac », le groupe Hyarison en live ! Pour en écouter un échantillon cliquez ici

Concert à Koumac

Noel à Koumac

Un réveillon en plein stage de voile, absolument magnifique

Pour basculer en 2017, nous étions en stage ! C’est de bon augure n’est-ce pas ?

Nous avons embarqué Nelly et Didier et nous sommes passés d’une année à l’autre rien que nous quatre, au mouillage dans la baie de Nehoue ! Tranquilles, autour de quelques ti-punch et d’une bouteille de Trousse-Chemise que nous avions ramené de l’île de Ré !

Nos navigations durant ce stage de 4 jours et 5 nuits étaient parfaites. Un vent doux mais suffisant pour gonfler les voiles. Du soleil, mais pas trop afin de ne pas brûler. Tout ce qu’il faut à bord pour ne manquer de rien. Un ciel étoilé pour voyager dans l’univers. Du plancton luminescent pour imaginer une voie lactée marine. Des histoires de voyages à travers le monde pour agrémenter encore plus les soirées. Des îlots paradisiaques aux couleurs fabuleuses pour les pauses de mi -journée. Des navigations en soirée pour bénéficier des plus beaux coucher de soleil.

Et le 31 décembre au soir, le soleil s’est couché entraînant dans sa descente derrière l’horizon…l’année 2016 avec pour l’occasion toute une palette de rouges, oranges, roses, jaunes !

Magnifique ! Sublime !

La nuit qui a suivi s’est montré à son tour très généreuse nous offrant en plus des petits feux d’artifices tirés de ci de là dans la baie de Nehoué, une clarté propice à l’observation des étoiles, constellations, planètes et  galaxies lointaines.

Au revoir 2016 ! Bonjour 2017 ! Et bonne année à tous !

Mouillage baie de Nehoue

Nos résolutions pour 2017, planter des graines

Qui dit nouvelle année, dit résolutions. Depuis toutes ces années passées sur l’eau, il est certain que notre esprit est différent et que l’on n’a jamais été aussi proche de la nature. La mer, les traversées, les atterrissages, tout cela rythmé par les années qui passent, nous a rendus beaucoup plus sûr de nous. Sûrs dans notre détermination, à aimer partager nos expériences, à aimer partager de bons moments tout en restant à l’écoute de notre prochain, nos frères humains, comme de notre environnement ! Alors souhaitons que 2017 nous permette de continuer à partager, à apprendre et à semer des graines toujours avec l’objectif de voir pousser de beaux projets pour la vie sur terre et sur mer.  Il y a tant à faire et la mer recèle de tant de possibilités !

Sortie en mer cours de voile Nouvelle Calédonie

Conseils de lecture :

« Tiébaghi 1945/1964 – mémoires d’un village minier » et « Georges Montagnat » d’Épone Jouve.

Les ressources pédagogiques du Centre d’initiation à l’environnement