Fin janvier 2009, entre deux charters vers les Grenadines, nous nous organisons pour accueillir les parents de Patrick, Jean Paul et Barbara. Nous avons la ferme intention de leur offrir une croisière de rêve !

Ils arrivent en Martinique et s’installent une semaine dans un hôtel de l’Anse Caritan, près du bourg de Sainte Anne, dans un parc tropical luxuriant le long d’une plage naturelle de sable blanc.

Bel endroit pour nous attendre.

Ils prennent le temps de se faire au décalage horaire et à la température tropicale.

De notre côté, dès notre charter terminé, nous retrouvons FIDJI, récupérons notre annexe réparée (!!) et allons jeter l’ancre au pied de leur hôtel. Heureux de les retrouver, nous faisons la navette pour les emmener à bord.

Plage de l'anse Caritan

Embarquement, à bord de notre annexe super bien réparée

Les Petites Antilles sont si belles, nous les connaissons bien maintenant et savons précisément où les emmener pour leur offrir le meilleur !

Après quelques semaines de travail (intenses), c’est un vrai luxe pour nous de pouvoir prendre deux semaines pour effectuer un circuit (entre la Martinique et les Grenadines), que nous effectuons en six jours lorsque nous sommes au boulot !

Nous avons 14 jours pour leur faire découvrir notre vie à bord de FIDJI, à notre rythme pour une fois, tranquilles et détendus. Nous nous réjouissons de partager ensemble les beautés des Petites Antilles.

Partir en croisière familiale sur son propre voilier

Patrick vient depuis déjà une dizaine d’années dans cette région travailler comme skipper professionnel, et il a emmené des dizaines et dizaines de clients dans les Grenadines, sur des monocoques ou des catamarans.

Mais, cette fois c’est à bord de FIDJI, son propre voilier, qu’il navigue ! Et avec ses parents qui vont ainsi partager notre vie de marins. Il en a tant rêver, d’avoir son propre voilier, de voguer à sa guise et de montrer à ses proches comme c’est génial. Cela le met en émoi, c’est palpable !

Par la même occasion, Jean Paul et Barbara vont se faire une bonne idée de notre travail, car nous allons évidemment croiser de nombreux collègues en charter, sans oublier que nous allons pouvoir leur présenter nos « associés » de Sainte Lucie et des Grenadines : Jean Claude, Willy, Mister Faboulous, Malcom, Romeo…

Le programme, c’est de rejoindre les Tobago Cays en passant par St Vincent, Ste Lucie, Bequia et Mayreau, de pousser jusqu’à Petit Saint Vincent et de faire quelques courses à Union. Une croisière d’environ 300 MN en tout, des navigations courtes, des escales à la mi-journée pour déjeuner, des siestes et des matinées tranquilles !

Du temps pour vivre, pour profiter, pour se régaler, pour chanter.

Sainte Lucie, première île sur la route du sud

Nous levons l’ancre par un temps superbe et arrivons quelques heures plus tard à Sainte Lucie, l’île directement au sud de la Martinique. La mer est top, personne n’est malade, la durée de la navigation est idéale pour s’amariner doucement.

Nous faisons escale à Marigot Bay, où je retrouve une de mes « élèves » d’atelier mémoire, Nicole, et nous passons un chouette moment ensemble.

Pendant ce temps Patrick, Jean Paul et Barbara se sont baignés avec plaisir. Le soir venu, nous trinquons tous les quatre à la santé de la vie sur la mer ! Jean Paul prend la guitare et nous chantons joyeusement.

Le lendemain, nous reprenons la route vers le sud et doublons les deux pitons, majestueux !

Les deux pitons de Sainte Lucie

Saint Vincent

Au sud de Sainte Lucie se trouve Saint Vincent, magnifique également, avec son volcan et sa forêt tropicale très dense d’où l’on s’attend à voir surgir un tyrannosaure, un diplodocus ou des pirates à tout moment. D’ailleurs le film “Pirates des Caraïbes“ y a été tourné, mais on aurait aussi bien pu y tourner « Jurassic Parc » !

Au mouillage à Petit Byahaut, Barbara enfile un masque et un tuba pour la première fois de sa vie ! Elle découvre ainsi la joie de nager parmi les poissons tropicaux !

Je sais ce qu’elle ressent, il n’y a pas si longtemps je faisais moi-même cette expérience pour la première fois lors de mon premier séjour aux Antilles.

Barbara est enthousiaste comme jamais. Il fallait voir ça, c‘était super génial ! Qu’est-ce que nous avons ri en l’entendant s’exclamer dans son tuba à chaque fois qu’elle voyait un poisson !

Le long de la côte à Saint Vincent

Le long de la côte à Saint Vincent

Bequia

Le lendemain, nous partons pour Bequia, où nous faisons escale deux jours. Nous profitons de sa superbe plage au bout de laquelle une petite grotte joue avec les vagues qui s’y engouffrent. Nous apprécions son marché aux fruits et légumes locaux plein de vitamines pour avoir bonne mine, et on y complète notre matériel de pêche !

Escale à Bequia

Escale à Bequia

En repartant, notre super matériel de pêche nous permet de pêcher notre premier barracuda de la croisière !

Mais…surprise ! Au moment de le remonter à bord, en un éclair, d’une bouchée, un requin ou autre gros poisson nous en vole la moitié ! Impressionnant !

Bon, il en reste assez pour quatre, ouf ! Et nous l’apprécions jusqu’à la dernière miette.

Moitié de barracuda

Au moins il nous en reste la moitié (notez la taille des dents qui l’ont croqué) !

Mayreau

Nous continuons notre route vers le sud et rejoignons le superbe mouillage de Salt Whistle Bay à Mayreau.

La balade au départ de cette plage est très justement nommée « Balade cagnard », car elle monte dure et qu’on y transpire beaucoup.

Mais IL FAUT la faire cette balade, car, arrivé au sommet, en passant derrière la petite église, on y trouve une vue imprenable sur les Tobago Cays.

Le bleu intense de la mer et du ciel révèle le petit archipel, ses plages de sable blanc, son récif…c’est magnifique !

Vue des Tobago Cays depuis Mayreau

La vue depuis Mayreau vers les Tobago Cays

En redescendant, nous retrouvons la belle plage de Salt Whistle Bay, bordée de cocotier, ainsi qu’un chouette bar où ils confectionnent le meilleur cocktail que nous connaissons. Il s’agit du « Coco-Colada » à base de liqueur de chocolat et de Sunset Very Strong Rum, un rhum on ne peut plus local (des Grenadines) qui affiche 84,5% d‘alcool (!!). Oui oui, et ce n‘est pas une faute de frappe !

Nous n’avons pris qu’un cocktail chacun, mais cela a suffi pour transporter Barbara qui n’en peut plus de rigoler. Elle se met à nous chanter des chansons en allemand, sa langue natale, et se sent vraiment en super forme pour rentrer à la nage sur FIDJI.

Là encore, qu’est-ce que nous avons ri !

La fameuse Coco colada de Mayreau
Plage de Mayreau
Au mouillage à Mayreau

Les Tobago Cays

Ensuite, nous nous rendons dans les Tobago Cays, où l’on trouve cinq petites îles protégées par une barrière de corail, The Horseshow Reef, et nous en prenons plein la vue. Ces îles s’appellent Petit Bateau, Petit Rameau, Jamesby, Baradal et Petit Tabac, pour laquelle Jean Paul ne tarit pas d’éloge.

Nous restons trois jours !

Ça c’est de la croisière comme on l’aime !

Funboard, PMT (palme, masque et tuba) pour voir tortues marines et petits poissons tropicaux, plage, balade à la rencontre des iguanes de Baradal, guitare, apéros et grandes discussions…

Nous avons bien sûr la visite de Jean Claude qui nous livre ses langoustes.

Jean Claude Tobago Cays

Jean Claude, dans les Tobago Cays en 2009

Langouste des Tobago Cays
Mouillage des Tobago Cays
Windsurf Tobago Cays

C’est l’occasion d’ouvrir la bouteille de champagne cachée dans les fonds du bateau depuis le départ de métropole !

Petit extrait du journal de Jean Paul :

« Jean-Claude est arrivé et nous lui passons commande d’un repas de langoustes qu’il nous apportera sur le bateau le soir avec tout ce qu’il faut.

Rien que de voir Petit tabac au loin et j’ai l’appareil photo qui me démange.

Pat sort sa planche ; nous plongeons, nous nageons, nous retournons sur la barrière de corail.

Nous sortons la guitare et chantons. La belle vie dans toute son insouciance.

Comme aujourd’hui est un grand jour, nous achetons de la glace pilée au boy-boat : j’avais confié à Pat en septembre une bouteille de champagne que nous devions boire devant Petit Tabac.

Et donc, en attendant Jean-Claude et ses langoustes, nous débouchons la fameuse bouteille dont la surpression fait échapper le bouchon des mains de Pat.

Enfin, c’est en chantant que nous attendons Jean-Claude, qui arrive à toute pompe avec sa barque et repart aussi sec s’occuper de ses clients à terre… »

Ode à Petit Tabac

Jean Paul s’installe à l’avant de FIDJI, les notes s’envolent dans le vent. Il joue et chante pour Petit Tabac, son île de cœur !

Il ressent un bonheur profond et me glissera dans l’oreille qu’il est heureux pour nous et que nous avons bien fait de vivre cette aventure avant d’être top vieux ! Et puis il est fier de son fils, mais la « pudeur » familiale fait qu’il est plus facile de s’adresser à moi… pour que je lui répète … ou non… Ah là là !

No comment !

Bref, j’ai bien entendu et je l’ai rapporté à Pat, qui est bien sûr tout content de l’apprendre !

Ode à Petit Tabac

Morpion

Après ces quelques jours de bonheur dans les Tobago Cays, nous reprenons la route vers le sud. Nous distinguons alors rapidement une bande de sable d’une cinquantaine de mètres de long sur laquelle est planté un parasol en feuille de cocotiers.

On y trouve…un décapsuleur ! Il fallait y penser !

Cool de s’y baigner et d’y boire une bibine.

Mais attention, le soleil intense nous cuit rapidement alors on ne s’éternise pas, l’ombre du parasol reste précaire.

Ile de Morpion

Un banc de sable et son parasol…L’ile de Morpion !

Ile de Morpion

À Morpion, on a l’essentiel : De l’ombre et, surtout, un décapsuleur.

Petit Saint Vincent

Juste à côté se trouve Petit Saint Vincent, où nous allons dormir ce soir. Nous y faisons une balade et allons à la réception de l’hôtel qui s’y trouve pour demander une plaquette.

Ils nous embarquent à bord d’une petite voiturette pour nous faire une petite visite guidée de l’hôtel et de ces “cottages” !

Très classe, nous irons peut-être un jour, mais pour le moment…nous n’avons pas vraiment les moyens !

A petit Saint Vincent

Balade à Petit Saint Vincent

En tout cas, nous avons atteint l’extrême sud de notre périple. Il faut penser à remonter vers le nord…

Jean Paul et Barbara ont leur billet d’avion pour le retour, et il s’agit de ne pas le rater. Le temps passe si vite (surtout dans de pareilles conditions), mais il y a encore pas mal d’escales sur la route !

Escale à Union Island

Il est grand temps de faire quelques courses et un plein d’eau, ce qui se fait facilement au quai de Clifton Harbour, à Union Island.

Courses à Union Island

Au quai de Clifton Harbour, à Union Island.

Courses à Union Island

Quelques courses à Clifton, Union.

Nous repartons ensuite pour une baignade juste en face, à Palm Island, et retournons à Mayreau, Salines Bay, pour la nuit. Jean Paul et moi retournons au sommet pour profiter encore une fois de la vue sur les Tobago Cays.

Retour vers le nord, une navigation musclée !

Le vent ayant pas mal soufflé ces derniers jours, la mer est devenue fortement agitée ! Ça bouge beaucoup, il y a jusqu’à 5 mètres de houle et le vent est bien fort, il souffle jusqu’à 40 nœuds, nous avons force 7 à 8 Beaufort ! Le tout pratiquement au près, c’est-à-dire le vent pratiquement dans le pif…

Si seulement les billets d’avions pouvaient être repoussés, vu que le temps sera meilleur dans deux ou trois jours !

Mais non, quand il faut y aller…

Heureusement, nous avons encore le temps de nous arrêter sur la route pour ne pas faire de trop longues navigations.

En route, Barbara, bien calée à l’avant du cockpit, protégée des embruns par la capote, a les fesses trempées ! En effet, les vagues qui rincent le pont finissent par passer le long des rails du capot de roof et dégouliner jusqu’à cet emplacement pourtant si bien abrité. À chaque fois, elle s’exclame bruyamment, et c’est une bonne rigolade à bord.

Retour vers le nord plutôt musclé

Les fesses trempées, mais bien calées ! Les petits cris de surprises à chaque vague resteront mémorables.

En tout cas, personne n’a le mal de mer. Et FIDJI nous montre ses grandes qualités marines. En tant que pros, habitués à changer fréquemment de bateaux, nous pouvons objectivement comparer les bateaux entre eux ; et dans certaines conditions (comme celles-ci), cela devient évident.

Il passe la mer sans cogner, sans couiner de partout, en remontant vraiment bien le vent, ce qui nous permet d’ailleurs de rester à la voile tout du long.

Nous sommes bien contents d’avoir acheté un si bon voilier !

Sur le retour, nous faisons escale à Cumberland bay (Saint Vincent), puis à Chastanet (Sainte Lucie), et bien que notre rythme de croisière soit soft, la fatigue commence quand même à se faire sentir.

Le soleil, les navigations, les bains de mer, les excursions, la bonne chair et les cocktails, ce n’est pas de tout repos. Et ces navigations au près, c’est quand même assez éprouvant !

Retour en Martinique

Pour finir cette mémorable croisière, nous jetons l’ancre à Ste Anne pour le coucher de soleil et savourons chaque minute de cette dernière soirée ensemble aux Antilles : Le départ, c’est le lendemain à 13h00.

Jean Paul et Barbara récupèrent leurs affaires laissées à l’hôtel le temps de la croisière.

Le bus est là pour les conduire à l’aéroport, nous le voyons s’éloigner les yeux un peu embués… Qu’est-ce que le temps passe vite !

Bilan de notre croisière en famille

Nous tenons à féliciter Barbara pour son courage et son attitude exemplaire lors des moments « humides » et « sports » ! À part quelques petits cris de surprise, elle n’a même pas eu peur, malgré une météo et une mer bien musclée !

L’espace sur FIDJI étant limité, nous sommes également très heureux de constater qu’il est très confortable à quatre ! Adaptation impeccable !

Sans oublier que c’était vraiment chouette de pouvoir partager et montrer notre vie actuelle, les paysages des Antilles, mais aussi nos compétences. Jean Paul et Barbara ont vécu un morceau de nos rêves, et grâce aux nombreux collègues que nous avons croisés, ils ont pu voir concrètement en quoi consistait notre travail.

Aujourd’hui ils comprennent bien mieux les raisons de nos choix de vie et de notre départ en voilier, qui reste encore parfois incompris ou inquiétant pour certains de nos proches. Ils ont apprécié ce dépaysement et la richesse de la vie à bord.

Ces deux semaines resteront inoubliables, des moments gravés dans nos cœurs pour toujours !

Merci à vous deux, Jean Paul et Barbara, pour votre générosité, et pour toute cette affection échangée ! Merci pour les chansons, la guitare, le partage de nos connaissances, toutes ces histoires de vie, tous ces mots échangés au gré des flots, tout simplement.

Les pirates des caraïbes

Pirates des Caraïbes

Mail box à Union

L’envoi du courrier depuis Union Island

La pêche à la langouste sans se mouiller

L’art de la pêche à la langouste…sans se mouiller !

Coco colada à Mayreau

Finalement, …Mon fiston avait raison 😉