Nous voilà dans ce parc national, arrivés ce mardi 12 décembre vers 19h00 au mouillage de Refuge Bay. Il y a des bouées de corps mort de couleurs variées absolument partout, c’est impressionnant. Nous demandons à l’équipage d’un catamaran australien comment cela se passe, quel corps mort nous devrions prendre…

Ils nous expliquent qu’en pleine saison, s’il fait beau le weekend, ils sont tous pris (!!!), mais qu’en ces circonstances nous pouvions prendre n’importe lequel sans se poser de question…Leur enthousiasme est communicatif, ils sont une fois de plus hyper accueillants. Et d’apprendre que nous arrivons de Bretagne, et que nous vivons à bord de notre voilier depuis 14 ans les rend encore plus sympathiques !

Au vue des inscriptions sur les bouées nous nous doutons bien que ce n’est pas aussi simple que cela, mais nous vous expliquerons ça un peu plus loin.

En tout cas, nous attrapons un corps mort qui a l’air tout beau tout neuf, et dès le lendemain, l’annexe est mise à l’eau pour la première fois depuis Nouméa.

Youpi !!!

Nous accostons sur la petite plage de Refuge Bay, au pied de la cascade, bijou dans cette baie ! L’eau qui dégringole le long de la falaise est très fraîche ! La mer est plus chaude et se baigner est délicieux.

Nous en prenons plein les mirettes, l’appareil photos crépite, mais nous prenons le temps de nous imprégner de notre environnement. Le paysage ne s’arrête pas à l’image, il s’illustre par le son de l’eau de la cascade, la musique du vent et du clapot de la mer, le chant des cigales, les cris des oiseaux, et le parfum d’eucalyptus de cette végétation débridée.

Nous restons deux nuits à Refuge Bay, c’est trop beau ! Et nous avons du travail sur nos sites internet.

La chute d'eau de Refuge Bay

La plage et la chute d’eau de Refuge Bay

Notre travail à bord

Comme nous ne sommes pas à la retraite (sujet fâcheux à l’heure actuelle), il nous faut bien financer nos aventures.

C’est pourquoi nous sommes récemment devenus des nomades du numérique, des « digital nomads » comme on dit ! Notre présence derrière l’écran est donc indispensable, pour répondre aux questions des clients (ou futurs clients), pour se faire connaître des moteurs de recherche, et pour gérer la technique (complexe) des sites internet. Cela demande deux choses : Du temps, et une bonne connexion.

En effet, Patrick a mis en place, sur son site formations-maritimes.fr, des cours en ligne permettant de préparer le permis hauturier depuis chez soi, à son rythme. Ces cours s’adressent donc à celles et ceux qui souhaitent passer ce permis en candidat libre, un peu partout en France. Et sa formation rencontre un franc succès. Les candidats sont enthousiastes et réussissent haut la main leur examen.

Sur son site, on trouve également des cours de permis côtier, très complets et d’un niveau largement supérieur à ce qui est usuellement requis. Mais comme on ne peut pas passer le permis côtier en candidat libre, ces cours ont plutôt vocation à compléter les lacunes d’un permis passé il y a trop longtemps, ou trop vite…

Et puis il y a la conception des articles de blog comme celui-ci, dans lequel nous partageons nos aventures ou d’autres conseils, trucs et astuces. Donc… Pas de temps mort ! Notre complicité est confirmée. Nous travaillons ensemble, relisons les textes de l’un et de l’autre, y apportons nos grains de sel, c’est un passionnant travail d’équipe !

Visite du parc

Cela ne nous empêche pas de prendre le temps de visiter ce coin de paradis. Nous allons de crique en crique. Nous gardons la plupart du temps nos pulls car il ne fait toujours pas très chaud, ce qui n’est pas désagréable ! Les grosses chaleurs de la Calédonie durant l’été ne nous manquent pas.

Ainsi nous découvrons deux petites marinas très luxueuses avec des bateaux certainement très chers, quelques yacht clubs avec snack, des aires de pique-niques avec point d’eau et barbecue à gaz, tables abritées, sanitaires, poubelles. Il y a un ponton pour les annexes. Un parking pour les gens qui viennent de l’extérieur, quelques pontons publics et de nombreuses cales de mise à l’eau… Le top !

Nous observons aussi un « lotissement dans les arbres » à Cottage Point. Les maisons sont remarquables et doivent coûter de véritables fortunes. Résidences secondaires ? En tous cas, bel endroit pour se ressourcer !

De mouillage en mouillage, nous visitons tout le parc en changeant chaque jour de bouée : House Boat Bay, Cotton Tree Bay, Lords Bay, etc…Après quelques jours, nous allons faire le plein d’eau et de gasoil à « Empire Marina » à Bobbin Head…

Tous ces endroits, sont impressionnants, on adore ! C’est calme, on se croirait sur une rivière de Bretagne que l’on aurait considérablement agrandie et étendue en de multiples branches.

Les maisons de Cottage Point
En route dans les eaux de Ku Ring Gai
La marina de Akuna Bay

Les maisons bateaux

Il y a ici un concept intéressant pour profiter du parc : la location de « House Boats », de véritables « Maison Bateau » !

Ces embarcations sont très bien conçues, spacieuses avec de grandes possibilités de couchage. Il y a des cabines, un salon, une terrasse (évidemment avec son barbecue), un balcon à l’étage… Les gens se baignent, pèchent, dansent… Mais (comme ils sont australiens ?), ils respectent les voisins.

Cela nous change de l’îlot Uere (un îlot de Nouméa où il ne vaut mieux pas traîner le weekend) !

Mouillage et sécurité au top !

Ici le fameux dicton bien connu des plaisanciers des Antilles « Annexe à l’eau = Annexe cadeau » n’a pas lieu d’être ! La nuit, nous ne remontons pas l’annexe sur son portique, nous la laissons attachée derrière FIDJI, avec son moteur, sans aucune inquiétude, et cela faisait longtemps que cela ne nous était pas arrivé !

Même à Nouméa, plusieurs de nos voisins de mouillage nous ayant raconté qu’ils s’étaient fait voler leurs annexes (certains plusieurs fois !!), nous remontions systématiquement la nôtre et étions particulièrement vigilants.

Bref, nous apprécions cette sensation de sécurité !

Concernant les corps-morts, en fait, certains sont privés (c’est marqué dessus), le plus grand nombre appartient à des clubs ou associations (ils utilisent alors des couleurs), et sont donc réservés aux membres. Cela dit, les membres ne sont pas censés virer un bateau d’une bouée s’il y en a une autre de disponible, cela laisse donc de la marge.

Et puis il y a les bouées « publiques », bien grosses et jaunes, on ne peut pas les rater. Elles sont mises à disposition gratuitement, pour les navires de moins de 14 mètres, et sont très bien entretenues ! Les cordages sont épissés avec une boucle, et sont en polypropylène (et donc ils flottent). C’est donc très facile de les attraper. On voit tout de suite que le matériel est pratiquement neuf. On note d’ailleurs la présence de quelques barges équipées de grues et de plongeurs, qui sortent les corps morts pour les nettoyer sur place, changer les cordages, les manilles, les émerillons, etc.… avant de les remettre à l’eau.

On peut dire qu’ils sont organisés !

Comme nous avons droit à 24h par bouée, cela nous donne une raison supplémentaire de visiter à fond ce parc !

Les corps mort de Ku Ring Gaï

Une journée de retrouvailles

Samedi 17 décembre, nous avons de la visite ! Des amis Français, rencontrés 9 ans plus tôt sur la côte est de la Nouvelle Calédonie ! Ben et Aurélia naviguaient alors sur le catamaran My Halong, avec leurs trois jeunes enfants, qui ont évidemment bien poussés.

Et depuis un peu plus de 3 ans, ils sont installés à Sydney !

Grâce à Facebook, nous avions gardé contact depuis toutes ces années ! Ils nous rejoignent donc au mouillage sur leur petit bateau moteur, nous les retrouvons avec joie, ils décident alors de nous emmener dans le parc vers leurs lieux de prédilection.

Au fond de Jerusalem bay, Ben nous montre un super « plongeoir », un peu haut pour nous, puis nous emmène à America Bay pour une balade à fleur de falaise… Je reste à bord du canot, je ne veux pas risquer une chute et la grimpette en claquette, très peu pour moi. Pat (qui avait pris ses chaussures), et les copains vont ainsi jusqu’au promontoire surmontant la baie. En chemin ils rencontrent un lézard géant (1 bon mètre de long) !

Et en effet, la balade était bien raide !

Retrouvailles à Ku Ring Gaï
Vue sur America bay
Cottage Point à Ku Ring Gaï

Déjeuner à Cottage Point : Nous sommes des stars

Nous déjeunons ensemble dans le snack de Cottage point. C’est très sympa ! Nous parlons en français, naturellement, peut-être un peu fort ?! Toujours est-il que là, nous avons une sacrée surprise : Nous voilà interpellés par Morgane, une Française vivant elle aussi à Sydney, une fidèle de notre blog, qui nous suit depuis plusieurs années !

Nous avions très brièvement échangé par mail deux ans auparavant, et nous voilà face à face sur la terrasse de ce snack : Elle nous a tout simplement reconnus ! C’est totalement DINGUE tant cela parait improbable !!! Et ça nous fait drôlement plaisir !!!

À noter : pour venir à Cottage Point de Sydney, pas de souci. Naturellement on peut venir en bateau, il y a des cales de mises à l’eau dans divers endroits du parc. On peut aussi laisser son bateau dans l’une des marinas, ou sur un corps mort des différents Yacht-clubs. Y aller à la nage, très peu pour nous car il y a quand même beaucoup de grosses méduses dans les canaux principaux.

Mais il y a encore une autre possibilité, plus classe : en hydravion ! Visiblement certains citadins le prennent comme un taxi, pour aller se faire un restaurant à Cottage Point, tranquille.

Dans les parages, il faut donc comme d’habitude faire attention à la circulation des autres bateaux et embarcations variées (il y a de TOUT !), mais également aux hydravions, qui décollent ou amerrissent juste à côté de vous, pas de problème !

En fin de journée, nos copains nous redéposent à bord de FIDJI, et nous nous promettons de nous revoir à Sydney !

En hydravion au restaurant
Hydravion en approche
Hydravion taxi de Sydney

Les criques et recoins secrets

Nous profitons donc de chaque mouillage, toujours ravis de la qualité de ces abris. Lorsque nous arrivons dans un nouvel endroit, nous sautons dans l’annexe pour aller voir ce qui se cache au fond de chacune de ces criques ! Et c’est un ravissement : À l’abri des arbres, le moteur est coupé pour continuer à la rame, le vent s’arrête complètement, la nature est exubérante, les cigales donnent de la voix, quelques petites chutes d’eau ajoutent leur note sympathique, et surtout les oiseaux se permettent quelques solos vibrants. Nous restons silencieux, profitant du concert sur fond de ciel bleu, entouré de verdure et de la couleur épatante des roches de grès.

Des raies passent sous l’annexe, et des poissons nous entourent. L’eau est claire, et les méduses ne rentrent pas dans les criques, elles ont besoin de courant pour se déplacer.

Il n’y a pas une ride sur l’eau, alors que l’on sait par les bulletins météo que le vent est très puissant sur la côte, et que la houle dépasse 4 mètres !

Au fond des criques de Ku Ring Gai
Au fond des criques de Ku Ring Gai

Un dernier mouillage : Coaster’s Retreat

Voilà déjà 7 jours que nous sommes dans le parc ! La fenêtre météo propice à la navigation arrive demain, c’est elle qui donne le départ !

En attendant nous profitons pleinement de cette dernière escale à Coasters Retreat, car une balade nous attend !

Nous sommes assez proche de la plage pour nous y rendre à la rame, nous tirons l’annexe à l’abri de la marée montante, le sable est tout doux, la mer pas trop froide, le soleil réchauffe bien, le ciel est bleu.

Au camping de coasters retreat
Au camping de coasters retreat
Au camping de coasters retreat

Nos premiers Wallabys

Nous faisons quelques pas vers le camping et là : surprise ! Quelques wallabys sont là, nos premiers wallabys ! Et il y a aussi ce lézard géant que Pat avait vu dans les arbres, qui se dandine en tirant la langue, et passe devant nous en toute tranquillité !

Les oiseaux aussi sont au rendez-vous !  C’est comme si nous étions au pied du sapin de Noël. Et ce n’est pas fini.

Tout d’abord nous allons jusqu’à « la Bassine » : La mer pénètre par un passage au fond de la baie dans un renfoncement et cela a créé une lagune : Un endroit parfait pour barboter. En continuant vers le fond du camping, nous empruntons un chemin qui grimpe au sommet de la colline devant nous. Elle est recouverte d’arbres comme tout le parc. Le sentier est suffisamment large pour y faire passer des voitures, propre et conçu de façon que cela ne glisse pas ! Et heureusement car cela monte bien !

De chaque côté nous retrouvons cette nature belle et sauvage, surprenante aussi par ses formes et couleurs ! Les eucalyptus sont magnifiques, certains tout particulièrement, avec leur tronc roux et le vert de leur feuillage qui se perd dans le bleu intense du ciel. Nous rencontrons aussi l’arbre « hérisson », son fruit ressemblant à l’animal. Et puis il y a des fleurs en forme de pompons… nous sommes enchantés !

Nos premiers wallabies
Nos premiers wallabies
Le lézard géant
Magnifique eucalyptus roux
Arbre à hérisson à Ku Ring Gaï
Fleurs pompon parc de Ku Ring Gai

Première rencontre avec l’art Aborigène

Cette promenade nous conduit sur un lieu particulier. Au sommet de cette colline arborée, il y a un sanctuaire. Un lieu de paix et d’harmonie : Un site de dessins aborigènes millénaires, gravés sur les roches du sol.

D’après les recherches, ces dessins auraient été gravés il y a environ 1000 ans ! Ils représentent des poissons, des wallabys, des humains, un croissant de lune. Ils sont sculptés dans une ronde tournée vers le rêve, car les corps d’un couple semblent voler vers la lune entraînant avec eux les wallabys et les poissons.

Plus loin, un personnage est gravé les bras ouverts, dans un geste d’accueil bienveillant. Je pose ma main sur la sienne. Il y a 1000 ans quelqu’un était assis là avec ses outils et gravait ces dessins. Ces gravures sont simples et pures, il n’y a aucune trace de violence, de combat, de chasse. C’est l’union avec la vie sous toutes ses formes et c’est gravé ici, au sommet, comme un cadeau à l’univers !

Nous restons là, silencieux, en paix et plein de reconnaissance. Ce moment va rester gravé dans nos mémoires, c’est sûr !

Rencontre avec l'art Aborigène
Rencontre avec l'art Aborigène
Rencontre avec l'art Aborigène
Rencontre avec l'art Aborigène
Au sommet Ku Ring Gaï Chase

21 décembre, en route vers Sydney

Nous rentrons sur FIDJI plus riches encore de souvenirs, incroyable tout ce que l’on peut parfois découvrir en une seule journée… Y aura-t-il assez de place dans nos méninges pour tout garder ?

Mercredi 21 décembre, c’est le solstice d’été ici en hémisphère sud ! Nous quittons Ku Ring Gai Chase National Park pour rejoindre Sydney…

Après ces 8 jours de pleine nature, de calme, de reconnexion, comment va se passer ce retour dans la ville ?

Nous vous le raconterons dans le prochain épisode !

Quelques photos bonus

Aigle de Ku Ring Gai
Au mouillage dans le parc de Ku Ring Gai
Marina de Bobbin Head
Plage de Coasters Retreat
Les méduses de Ku Ring Gaï
Cormoran de Ku Ring Gaï
Fleurs du Parc de Ku Ring Gaï
Doudou Citron et Cidou en balade
Barbecue entre copains
Nous deux au sommet de Ku Ring Gai Chase