C’est une sensation que nous retrouvons avec plaisir, nos premiers pas sur un sol inconnu, qui nous a fait rêver. Notre Terre ne manque pas de charme, et elle mérite qu’on en prenne soin. Je souhaite de tout cœur qu’à leur tour nos enfants et petits-enfants puissent découvrir toutes ces merveilles.
Le port de Coffs Harbour
Il est construit le long d’une digue qui relie Muttonbird Island à la côte. Muttonbird est devenu une presqu’ile et les promeneurs s’y succèdent. C’est une promenade fort prisée, et dès 5h du matin on y rencontre déjà de nombreux joggeurs.
Muttonbird Island
Muttonbird, c’est le nom australien des pétrels ou puffins, ces oiseaux de mer que l’on retrouve en nombre sur les ilots calédoniens aussi. Nous arrivons à la saison de la nidification et constatons que Muttonbird Island est recouverte de terriers, les fameux nids de ces oiseaux. Le seul chemin que l’on peut suivre est fait de manière à ne pas déranger un seul de ces couples venus se reproduire. La Maman met au monde un seul œuf ! Autant vous dire qu’il est précieux !
Nous apprécions beaucoup cette promenade, à deux pas de FIDJI. C’est un bon exercice car il y a un bon dénivelé pour aller jusque de l’autre côté.
De chaque côté du port, des plages
La plage au nord propose un spot vraiment top pour les surfeurs, et celle de l’autre côté, plus calme est parfaite pour l’initiation de ce sport. Les vagues sont douces et parfaites, le sable tout doux lui aussi, et suffisamment ferme pour que la marche y soit très agréable. Nous allons prendre beaucoup de plaisir, le matin, à nous baigner et à jouer avec les vagues.
On a l’impression d’être dans un endroit où tout le monde est en vacances, car chaque jour et à toute heure nous croisons plein de monde de tout âge dans leurs activités ludiques. Les retraités ne sont pas en reste et se retrouvent chaque jour au café, et ça discute, ça discute ! Les ateliers mémoire auraient sûrement du succès ici !
Manger et faire ses courses à Coffs Harbourg
Le supermarché n’est pas loin, 15 minutes à pied. Et nous y trouvons à notre grande surprise des fraises délicieuses, des framboises et des myrtilles à côté des ananas et autres fruits tropicaux ! De nombreux restaurants proposent une grande diversité de repas style « Tour du monde ». Nous goûtons nos premiers « burger chips » et « Fish and chips » au Surf Club Restaurant. AU TOP ! La promenade pour y aller est magnifique ! Et même si nous sommes arrosés par quelques averses, nous profitons pleinement de tout notre environnement. Tout est prévu pour le plaisir de « vivre dehors » : BBQ à gaz à disposition, point d’eau, table …
Sur le port, il y a le marché aux poissons qui propose aussi de la cuisine ! Et c’est drôlement bon et sympa !
Nous nous faisons remarquer avec nos réflexes, car ici les piétons comme les voitures occupent la voie de gauche pour se déplacer. Il faut donc regarder du bon côté avant de traverser, c’est à dire d’abord à droite, puis à gauche, et sur les chemins, tenir sa gauche. Chez nous, ce n’est absolument pas naturel.
Le service de Bus dessert les endroits stratégiques, pour faire les courses dans de grandes surfaces, mais le ticket est un peu cher (2,15 Euros par personne pour un aller simple).
Rencontres
Je ne l’ai pas fait exprès (promis !), mais je me suis débrouillée pour sympathiser avec deux australiennes qui parlaient français ! Et elles étaient trop contentes de pouvoir pratiquer, car elles n’en ont pas souvent l’occasion.
Tout d’abord, voilà Di (de Diana). J’avais remarqué qu’elle entretenait un petit potager à côté de la lingerie. Je lui adresse alors mes compliments sur ce jardin ! La discussion s’engage, elle parle un excellent français !
Elle nous raconte sa vie de marin sur tous les océans de la planète, et nous conseille sur les lieux qu’il ne faut pas manquer le long de notre route Australienne.
Puis Maitoumbi, prof de cardio et danse afro, voisine de ponton. Elle s’arrête près de moi, vêtue de sa tenue Guinéenne, elle vient de terminer son cours de danse. Elle aussi parle un très bon français. Et nous voilà parti dans nos souvenirs de voyages, car elle aussi a navigué sur toutes les mers du monde ! Maitoumbi est pétillante, drôle, charmante ! La joie de vivre !
Entre temps, un couple de marins, Patrick (2) et Hanuhei, vient accoster, également sur le même ponton que nous. Ils viennent eux aussi de traverser entre la Nouvelle Calédonie et l’Australie. Leur petit voilier d’environ 10m, a pris cher ! Voilà 12 jours qu’ils ont quitté Nouméa ! Ils sont épuisés, salés, décoiffés, affamés… La mer et le vent les ont rincés !!! L’intérieur est trempé, leur literie gorgée d’eau, la capote est arrachée, le panneau solaire récupéré in extrémis, ainsi que le dinghy…. Mais ils sont arrivés à bon port !
Nous leur offrons un café, puis dinons ensemble sur FIDJI. Leur histoire est atypique. Lui, retraité de la marine nationale, spécialisé dans les radars, part pour un tour du monde en solitaire. À Tahiti, il rencontre Hanuhei qui n’a jamais quitté son île. Suite à leur rencontre, elle décide de partir avec Patrick(2), elle devient marin.
Le surlendemain, Maitoumbi nous invite tous à son bord, avec son ami australien Keith (marin très expérimenté lui aussi (bien qu’il est la drôle d’idée de ne pas parler Français)) ! Elle nous cuisine des moules et crevettes avec beaucoup d’épices de son jardin : bois d’inde, piments, feuilles de combawa, et d’autres encore, cannelle, anis étoilé, coriandre. C’est un peu fort mais très bon et nous avons copieusement arrosé ce moment de partage ! Patrick (2) et Maitoumbi ont voyagé dans beaucoup d’endroits qu’ils connaissent en commun, qu’ils nous racontent. Leurs souvenirs s’entremêlent comme s’ils y avaient été ensemble. Djibouti, Ethiopie, Yémen, Libye, Turquie, Ghana, Afrique du Sud, Brésil ! Que de pays visités, que de souvenirs, ouah, nous avons fait un sacré voyage tous ensemble ! Quelle soirée, baignée dans un cocktail « franco-australien » aux saveurs du Monde !!!
Le jardin botanique
Pour y aller à pied sur les conseils de Di (qui y est bénévole), nous longeons le cours d’eau et la mangrove. La balade est SUPERBE. Nous sommes en pleine nature alors que les habitations sont à deux pas. Les oiseaux sont au rendez-vous !
Nous nous arrêtons sans cesse pour nous imprégner des lieux et prendre des photos. Trois jeunes garçons de 13 ou 14 ans viennent alors à notre rencontre, spontanément. « Are you tourists ? » « Where are you from ? »… Ils sont heureux de nous saluer et nous conseillent joyeusement sur les multiples lieux que nous devons « absolutely » visiter à Coffs Harbour. Leur enthousiasme et leur sympathie nous laisse bouche bée ! Ils ont été vraiment adorables.
Le jardin botanique est magnifique !!! Nous allons retenir le nom de l’arbre le plus présent : l’eucalyptus ! Il y est représenté sous différentes variétés, il est partout autour de nous ! Nous reconnaissons aussi l’arbre de fer et découvrons qu’ici le climat particulier, mi tropical, mi tempéré permet à la végétation de ces deux climats de se mélanger : le frangipanier côtoie les pensées, les roses fleurissent près des palmiers, les pétunias sont aussi au rendez-vous. Nous remarquons aussi un pin certainement cousin du pin colonnaire Calédonien, mais dont les branches sont plus ouvertes…
C’est une belle sortie ! Les oiseaux, les papillons et quelques libellules ajoutent une touche de couleur.
Et FIDJI, comment va-t-il ?
Nous avons naturellement pris le temps d’effectuer de menus travaux indispensables : boucher une fuite sur le pont, nettoyer et dessaler FIDJI après cette traversée ô combien salée, vérifier les divers points d’attache de notre chargement, le fonctionnement de la pompe de cale, les niveaux de Popeye qui n’a jamais autant tourné …
Et Pat a trouvé la solution, semble-t-il idéale, pour à la fois maintenir fermement l’ancre sur son davier, tout en nous permettant de la larguer rapidement et facilement : Avec un palan et un mousqueton à ouverture rapide ! Il a également passé un cordage autour de la fixation de l’étai, avec un gros nœud de huit. Ainsi, lorsque le palan est tendu, l’ancre est bien calée, elle ne bouge plus d’un poil.
La fenêtre météo pour partir se dessine
Et oui, car le vent va tourner, d’abord à l’est, puis au nord-est. Un dernier tour au supermarché. Le sac à dos est bien rempli, nous prévoyons de rester une quinzaine de jours sans faire de nouvel approvisionnement.
Voilà 9 jours que nous sommes heureux à Coffs Harbour. Mais le voyage continue, nous avons encore beaucoup de choses à découvrir.
Samedi 10 décembre vers 8h00, nous quittons la place de port, faisons un plein de gasoil, et en route !
La houle rentre bien dans la baie, la mer est encore agitée, le vent un peu trop faible… Mais bon ça devrait aller. Il ne faut pas rater cette fenêtre météo, sous peine de rester coincé pour une durée indéterminée, le vent de sud étant quand même le plus fréquent par ici.
En tout cas, nous avons vraiment beaucoup apprécié cette « petite » ville de Coffs Harbour, c’était une super escale !
Quelques photos
Sapin du centre ville de Coffs Harbour
Les clients attendent l’ouverture de la pêcherie. Un super endroit pour les amateurs de poissons, coquillages et crustacés, de très bonne qualité, que l’on peut également consommer sur place !
Aviez-vous déjà vu de tels champignons ? Nous, non !
La superbe jetée de Coffs Harbour
Le Kookaburra, un martin pêcheur de la taille d’un beau pigeon !
Ibis à cou noir
Le Talegalle de Latham, un dindon aux couleurs de l’Allemagne !
Huitrier fuligineux
On trouve ces plaques chauffantes gratuites à notre disposition sur les aires de pique-nique. C’est simple comme bonjour, il suffit d’appuyer sur le bouton.
Naturellement, on trouve tables et points d’eau à proximité.
On ressort les bottes !
Bien sûr, il faut gouter la bière locale : Elle est bonne !
